mardi 3 février 2015

Vivre la fraternité à travers l’écoute et l’accompagnement psycho social

P. François, a.a. accompagnant un déplacé de guerre à travers
l’écoute dans le camp de Bulengo à 15 Km de la ville de  Goma
L’esprit de notre fondateur nous pousse à faire nôtres les grandes causes de Dieu et de l’homme…nous porter librement là où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu…
« … Nous autres, assomptionnistes, sommes présents dans la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est. Nous voulons être des « artisans de paix » et notre petite communauté de Goma près de la frontière rwandaise a aussi cette mission de
 travailler à la paix et à la réconciliation », note le supérieur Général dans sa Lettre sur la fraternité,  Rome, le 8 septembre 2014, p. 21.
La fraternité, précise le supérieur général, est l’illustration du commandement d’amour du prochain. Cet amour nous pousse à aller à la rencontre de l’autre qui a besoin de notre service. Ce service que nous rendons à l’autre revêt plusieurs formes : Il est soit : un conseil fraternel, une écoute bienveillante, une reproche, une correction fraternelle à travers un « agora » judicieusement monté et agencé, une aide matérielle, spirituelle, morale voire intellectuelle. Il transparait à travers les différents types d’apostolats  « assomptionnistes ».
En  communauté assomptionniste de Goma, par exemple, ce service s’illustre dans l’écoute bienveillante en paroisse et dans les camps de déplacés internes à travers l’accompagnement psycho social et l’orientation vers les structures sanitaires appropriées en vue d’une bonne santé physique et morale car, « une âme saine repose dans un corps sain », dit-on.
        Le Christ est notre modèle. Il inspire notre apostolat : Après l’annonce de la Bonne Nouvelle dans la synagogue, Jésus se rend dans la maison de Simon Pierre pour guérir sa belle mère à travers un geste simple et familial : il lui tend la main pour la relever… Dans les camps de déplacés de guerre que nous côtoyons, nous recevons des invitations du type : « J’ai un problème, je voudrais vous en parler » ; « Pardon, venez chez moi, je voudrai vous parler en confidence, accordez-moi quelques minutes » ; « Venez parler  à mes enfants, venez bénir mes enfants ; je voudrai que vous parliez à ma famille…. ». 
Ces invitations sont pour nous une marque de confiance et d’acceptation de nos services. Ceux qui en avaient bénéficié allaient le dire aux autres. Même les personnes non déplacées nous ont sollicités pour les accompagner dans tel ou tel autre cas. Nous accompagnons environs 250 personnes déplacées ou non dans les alentours de la ville de Goma.
La plupart de ces personnes sont blessées dans leur for intérieur. Certaines ne jurent que par la vengeance contre les affres de la vie qu’elles ont subies : rescapés d’un massacre, victimes de viol collectif, intimidation, expulsion, séparation forcée sur base de non appartenance ethnique, etc. Pour apporter notre petite pierre, nous avons organisé un séminaire de formation sur la cohabitation pacifique et la résolution des conflits et le pardon : « …dépasser constamment nos divisions et nos limites pour nous retrouver dans l’accueil et le pardon » (R.V. 8) La vie fraternelle réussie et épanouie est à ce prix !



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