lundi 11 novembre 2013

DES MOMENTS DIFFICILES, DES RAISONS DE FRATERNISER.

Chers confrères,
L’image de l’année qui s’achève, la première de mon mandat de provincial a été marquée de moments d’épreuves au risque d’évaluer ce bout de chemin parcouru en lettres frissonnées. Je me rappelle avec vive émotion toutes les démarches entreprises un peu partout même nuitamment pour tenter d’obtenir la libération de nos trois confrères en captivité. A chaque fois que nous tendions vers les bouts du tunnel tout se refermait. Il y a une énigme que seul le Seigneur voilera pour le dénouement de ce calvaire qui met du fusible dans l’aile du bon fonctionnement de notre Province.
Chers confrères, rappelons-nous aussi que cette année a été stressante et particulièrement difficile par les décès inattendus de nos trois aînés (PP. NZEREKA Olivier, SITONE Matthieu et KALUMBIRO Michel). Trois grands frères qui croyaient à l’Assomption dans leur dynamisme avec une bonne dose d’humour. Nous retenons de chacun d’eux des slogans comme « Ce n’est rien ! La boisson ne construit pas !, J’ai rechuté !… ». Les sentiments entrainés par leur absence et le témoignage de leur vie donnée pour Dieu et pour les autres sont infinis.
Le climat suffocant, écrasant, épuisant de la crise économique que nous avons fort ressentie cette année en dépit de tous les efforts consentis par différentes communautés locales. Les économes ont su affronter et surmonter cette conjoncture difficile en renouant les deux bouts de l’année suite aux conseils positifs et pratiques des différentes commissions économiques locales, régionales ou provinciales.
Chers confrères, des moments difficiles ont toujours existé au sein de notre Province. Ils ne sont pas là pour être esquivés mais pour être dépassés. L'Esprit Saint est toujours à l'œuvre dans l'histoire de l’Assomption en dépit des événements dramatiques. De fait, je vous encourage à ne pas baisser les bras ni céder au découragement. C’est en regardant tout cela en face qu’il faut en appeler à la fraternité. Nous avons besoin des redresseurs d’espérance pour construire l’avenir par l’odeur du travail. Ce dernier est pour moi une clé importante qui ouvre la porte de la mise en commun.
Quelle que soit la profondeur de l'épreuve et du découragement, le Seigneur est toujours puissant pour nous en sortir. Nous avons à l’associer aux combats que nous menons, nous appuyer sur Lui pour remporter la victoire. N’a-t-il pas dit  à ses disciples : « Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16, 33). Il indiquait par là qu’en nous tournant vers Lui, en suivant Son exemple, nous serons à même de triompher des épreuves auxquelles nous faisons face.
Mes chers confrères, je vous prie de ne pas prendre de risques inutiles. Soyez prudents, attentifs, judicieux dans vos actes. Ne vous laissez pas asservir par l’oisiveté, une peste pour l’éclosion de notre Province d’Afrique. Au vu du monde plein de dangers, je vous demande d’être « prudents comme les serpents, et simples comme les colombes » (Matthieu 10,16). Mais attention ! On se dit parfois prudent, parce qu’on n’ose pas. La vraie prudence est la reine des vertus morales : mais une reine commande, agit et, au besoin, combat comme le dirait notre vénéré fondateur Emmanuel d’Alzon dans ses instructions de 1873.
Beaucoup de problèmes peuvent surgir de l’extérieur et ternir toute la cohésion fraternelle en communauté. Je voudrais parler du choix du cercle d’amis, de « bienfaiteurs » qui nous entourent et qui finissent par peser sur la sécurité ou le bon fonctionnement de nos communautés. Les Ecritures sont clairs sur ce sujet : « Celui qui fréquente les sages devient sage, mais celui qui se plaît avec les insensés s’en trouve mal » (Proverbes 1 :10-19 ; 13 :20 ; 14 :7). Nous restons des communautés religieuses Assomptionnistes. Face à cette situation, chaque religieux est invité à une conversion constante pour régulariser les zones d'ombre et de mystère de ses amitiés de peur que nos communautés ne soient pas prises pour otages.
Chers confrères, en ce début de l’année communautaire, regardons vers le Seigneur, qui nous dit « viens » et allons vers lui sans crainte pour cueillir des grâces divines. Armons-nous donc de courage pour faire face aux défis qui portent atteinte à la communion de la fraternité par notre engagement renouvelé pour un avenir riches en promesses.
Bien fraternellement.

P. KABILA KALONDO Protais, aa
Supérieur Provincial d’Afrique