samedi 17 septembre 2016

TRENTE ANS DE FIDÉLITÉ DE DIEU


TRENTE ANS DE FIDÉLITÉ DE DIEU


 

À cette date du 16 septembre 2016, la communauté provinciale d’Afrique, Maison Gervais Quenard, admire la sollicitude de Dieu pour deux de ses membres  —PP. KABILA KALONDO Protais et KAHINDO NZANDU Jean-Bon—  célèbrent trente ans de leur profession religieuse.
 
 
Le 16 septembre 1986, ils étaient au nombre de onze à émettre les vœux de religion dans la Congrégation des Augustins de l’Assomption (dits Assomptionnistes) : le vœu de pauvreté, le vœu de chasteté et le vœu d’obéissance. Il en reste aujourd’hui cinq : PP. KABILA KALONDO Protais, KAHINDO KIHUGHO Emmanuel, KAHINDO NZANDU Jean-Bon, KAMBERE KAGHANIRYO Vincent, MUHINDO MUTAHI Boniface. La photo qui suit fait état de deux figures représentatives de la promotion : PP. KABILA KALONDO Protais et KAHINDO NZANDU Jean-Bon.


 Il faut noter que cette fête s’insère dans une série d’événements que scande la « semaine providentielle » pour la Province d’Afrique : a) départ de Marseille des premiers missionnaires pour le Congo en 1929, b) décret romain acceptant la démission du Père Gervais Quenard en 1951, c) ouverture du noviciat Saint-Charles Lwanga à Butembo en 1980, d) ouverture d’un noviciat Assomptionniste à Nairobi (Kenya) en 1995...
Un peu d'histoire sur l'arrivée de premiers missionnaires au Congo-Belge!
 
 
DEVOIRS DES PRÊTRES ET PASTEURS BELGES DANS CETTE PARTIE DU MONDE EN 1883

Soyez les bienvenus dans cette grande partie « Congo-Belge ». La tâche qui vous est confiée à y remplir est délicate et demande beaucoup de tact. Prêtres et Pasteurs, vous venez certes pour évangéliser mais que cette évangélisation s’inspire de notre grand principe : « AVANT TOUT, LES INTÉRETS DE LA MÉTROPOLE ».

Le but de votre mission n’est point d’apprendre aux noirs à connaître Dieu ; ils le connaissent déjà depuis leurs ancêtres. Ils parlent et se soumettent à Nzambi-Mpungu ; Mvidi Mukulu ; Mungu etc… et que sais-je encore.

Ils savent que tuer, voler, coucher la femme d’autrui, calomnier, insulter sont des mauvais actes. Ayons le courage de l’avouer. Vous venez non pas pour leur apprendre ce qu’ils savent déjà. Votre rôle est l’enseignement, de faciliter les tâches aux administratifs et industriels.

C’est donc dire que vous interpréterez l’évangile de la façon qui sert mieux nos intérêts dans cette partie du monde. Pour ce faire, veuillez désintéresser nos sauvages noirs des richesses dont regorgent leurs sol et sous sol pour éviter qu’ils s’y intéressent, qu’ils ne nous fassent une concurrence meurtrière et qu’ils rêvent un jour nous déloger de cette partie avant qu’on s’enrichisse.

Notre connaissance de l’évangile nous permettra de trouver des textes recommandant et faisant aimer la pauvreté. Tel que «heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux est à eux». «Il est difficile à un riche d’entrer au ciel qu’à un cheval de passer par un trou d’une aiguille».

Vous ferez tout pour que les nègres aient peur de s’enrichir pour mieux mériter le ciel. Les soutenir petit à petit pour éviter qu’ils se révoltent un jour.

Les industriels et les administratifs se verront obligés de temps en temps pour se faire craindre de recourir à la violence ; injurier, battre, arrêter pour se faire respecter. Il ne faudra pas que les nègres ripostent ou se nourrissent de vengeance. Pour cela, vous les enseignerez par tous les moyens et les inciterez à suivre l’exemple de tous les saints qui ont tendu la joue, qui ont pardonné les offenses, qui ont reçu des crachats sans tressaillir et les insultes. Les détacher et les décourager de ce qui pourrait leur donner le courage de nous affronter.

Je songe spécialement à leurs nombreux fétiches de guerre qu’ils prétendent ne point abandonner. Votre action doit essentiellement porter sur les jeunes afin qu’ils n’héritent point les idées de leurs parents. Et à nous de souligner : «Quand la connaissance du Père est en contradiction avec celle des parents, les enfants devront obéir à celle des missionnaires qui sont des pères spirituels». Ainsi, insister particulièrement sur la soumission et l’obéissance même aveugles. Cette vertue s’applique mieux quand il y a absence de critiques. Apprenez aux élèves à croire et non pas à raisonner.

1. Évangélisez les noirs jusqu’à la moelle des os afin qu’ils ne se révoltent pas un jour contre les injustices que vous leur ferez subir.

2. Convertissez les noirs au moyen de la chicotte. Gardez leurs femmes pendant neuf mois à la mission afin qu’elles travaillent gratuitement pour vous. Convainquez-les qu’il le faut et exigez ensuite à ce qu’ils vous offrent des chèvres, des poules avec leurs œufs chaque fois que vous visiterez leurs villages.

3. Faites tout pour que les noirs ne deviennent jamais riches. Pour ce faire, chantez leur chaque jour qu’il est impossible à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.

4. Faites leur payer chaque semaine des taxes à la messe de dimanche. Détournez ensuite cet argent prétendument destiné aux pauvres pour ouvrir des magasins importants là où vous êtes ; procures, paroissiens, missions, etc… et transformez vos missions ainsi en gros centres commerciaux florissants. Aidez légèrement les pauvres pour encourager les autres à investir régulièrement.

5. Demandez aux noirs de mourir de faim, et vous autres, vous mangerez cinq fois par jour ou plus afin que vos ventres soient toujours pleins choses et vos bouches exaltent partout l’odeur des oignons.

6. Instituez pour eux un système de confession qui fera de vous bons détecteurs pour dénoncer tout noir qui aurait pris de connaissance et qui pourrait revendiquer l’indépendance.

7. Enseignez leur une doctrine dont vous ne mettez jamais vous mêmes les principes en pratique. Et peut être s’ils vous demandent pourquoi vous comportez vous contrairement à ce que vous prêchez ; répondez leur que ; suivez ce que nous disons et on ce que nous faisons. Et s’ils répliquent en disant qu’une foi sans acte ou œuvre est une foi morte, fâchez-vous en appliquant le fouet tout en leur répondant : «Heureux ceux qui croient sans avoir vu ; ils seront fils de Dieu».

8. Dites leur que les statuettes qu’ils gardent chez eux sont l’œuvre de Satan. Confisquez-les pour aller remplir nos musées de Ternerne et de Vatican.

9. Faites donc oublier aux noirs ancêtres afin qu’ils n’adorent que les nôtres qui ne les écouteront jamais. Exemples : Saine Marie, Sainte Thérèse, Saint André, Saint Jean, etc…

10. Ne présentez jamais une chaise à un noir qui vient vous voir. Donnez leur tout au plus une cigarette. ne l’invitez pas à dîner ensemble même s’ils tuent une poule chaque fois que vous arrivez chez lui.

11. Considérez les noirs comme de petits que vous trompez même après l’indépendance. Exigez qu’ils vous vous appellent «Mon Père».

12. Jurez au communisme et à la persécution s’ils vous demandent de cesser de les tromper et de les exploiter (Extrait du discours du roi Léopold II à l’arrivée des premiers missionnaires au Congo Léopoldville, le 12 janvier 1883).

Le diocèse de Butembo-Beni eut la grâce d’accueillir en son sein les prêtres du Sacré-Cœur de Jésus ou dehoniens (« Congregatio Sacerdotum a sacro Corde Jesu ») qui forment une congrégation cléricale fondée en 1878 à Saint-Quentin (Aisne) par le chanoine français Léon Dehon (14 mars 1843-12 août 1925), proclamé vénérable par le pape Jean-Paul II, ordonné prêtre le 19 décembre 1868.
 
En 1897, le P. Dehon accepte la mission du Congo. Le P. Émile-Gabriel Grison, premier vicaire apostolique de Stanley Falls, célèbre la messe de Noël 1897 à la mission de Saint-Gabriel, près de Stanleyville (Kisangani aujourd'hui).

Dans son rapport officiel de l’état de la Mission daté du 10 septembre 1910, Mgr Grison signalait : « Nous avons eu le grand honneur de recevoir en même temps à Saint-Gabriel, en juillet, tous les chefs de missions congolaises réunis en congrès pour discuter les intérêts de l’apostolat ».

 
 
Synthèse élaborée par
 KAKULE MUVUNGA-TARDIF Deogratias, a.a.
Secrétaire Provincial d'Afrique