Le Père
Benoît Gschwind, Provincial d’Europe des assomptionnistes,
sa communauté et sa famille,
sa communauté et sa famille,
vous font
part du décès, dans sa quatre-vingt-treizième année, du
Père
Morand KLEIBER, Augustin de l’Assomption
le 4
décembre 2014 à Albertville.
Ses
obsèques seront célébrées le lundi 8 décembre à 15h00
en la chapelle de la communauté assomptionniste Notre-Dame des Vignes
300, rue Edouard Piquand 73200 ALBERTVILLE.
en la chapelle de la communauté assomptionniste Notre-Dame des Vignes
300, rue Edouard Piquand 73200 ALBERTVILLE.
Le Père Morand Kleiber, aa. a été un grand formateur au scolasticat de Valpré, puis au
Congo : Scolasticat Saint Augustin de Bulengera. La province d’Afrique le connait
depuis 1983 où il est arrivé après son mandat de provincial de Lyon en France
et deux années sabbatiques à New York et Boston. D’origine alsacienne il est né
à Illfurth le 30/03/1922. Il entre à l’Assomption et fait sa première
profession le 01/11/1941. Après son ordination le 02/03/1947 il a continué les
études à l’Université de Lyon jusqu’à la maîtrise en philosophie en 1949 et en
théologie en 1953. Selon ses propres préférences il a beaucoup plus été
philosophe que théologien. Il a rendu service d’enseignement à Lyon, à Paris et
dans les scolasticats de l’Assomption. Les années 80 comme les scolasticats
assomptionnistes d’Europe se vidaient de plus en plus les enseignants
assomptionnistes se tournent vers l’Afrique et le Madagascar. Morand est de
ceux qui se sont investis au Scolasticat Saint Augustin de Bulengera qui
n’était qu’en ses débuts.
Ici à l’ISEAB il a enseigné beaucoup
de cours de philosophie à plusieurs générations de nos frères assomptionnistes.
Dès son arrivée il a fait face à la crise de relations fraternelles qui a
secoué le Scolasticat de Bulengera et toute la province. La confiance a fait
défaut entre les jeunes assomptionnistes africains et nos frères missionnaires.
L’avenir de l’Assomption africaine n’était pas encore convainquant. Le Père
Morand a su jouer un très grand rôle d’un homme expérimenté en gestion des
relations humaines comme quand il était encore provincial de Lyon. Il a sauvé
le chapitre local qui venait de capoter après une révolte des africains qui
menaçaient de quitter la congrégation. Alors que les responsables de l’époque allaient
inconsciemment laisser glisser une certaine ségrégation dans la vie
communautaire, le Père Morand n’a pris que la Règle de vie comme guide dans
l’élaboration du chapitre local.
Chaque année, Morand est venu en
Afrique pour ses enseignements, mais il en profitait pour combattre la
ségrégation en rappelant la vie communautaire. Il s’insurgeait contre la
séparation des réfectoires et des salons entre formés et formateurs. Il a
enrichi la bibliothèque de Bulengera en amenant des ouvrages neufs, en abonnant
la communauté à des revues scientifiques. Chaque année il venait avec des
courants scientifiques à la une. Même dans sa vieillesse il enseignait pourtant
des idées innovatrices avec son intérêt pour la révolution scientifique. Comme
il est à l’aise en allemand et en français il a rendu accessibles et
compréhensibles des matières aussi coriaces que la métaphysique,
l’herméneutique, la phénoménologie… Les derniers jours de son séjour en
Afrique, en dehors de l’auditoire il se plaignait des acouphènes (maladie de
bourdonnement d’oreilles), mais en donnant cours il sautait comme une gazelle
quand les jeunes lui entonnaient ses chants fétiches de « Vivuya
vingaha » ou « Zaiko ». La vieillesse ne compte plus dès qu’il
entre à l’auditoire.
A côté des enseignements il s’est
intéressé aux actions sociales. Alors qu’il apprenait encore le kiswahili mais
lisait déjà bien, il ne manquait pas d’aller célébrer la messe des
« watoto » dans les paroisses qu’il fréquentait, surtout Kyondo. Il
était content de visiter les enfants orphelins. Il en a profité pour intervenir
par des actions ponctuelles ou des financements de certaines activités de
l’orphelinat. Il a progressivement développé une sensibilité à la misère de la
population. Jusqu’à sa mort il a tenu à cœur la prise en charge des personnes
du troisième âge et des diabétiques au centre médico-diététique qui porte
aujourd’hui son nom au quartier Kavitero. La même préoccupation, il l’a
manifestée à l’ADL-Assomption.
Le Père Morand Kleiber a formé des jeunes et aidé des
vulnérables. Nous confirmons le témoignage du provincial d’Europe quand il
dit : « En Afrique, le père Morand a formé des générations de
philosophes. A Albertville, il aimait dire qu'il passait sa journée en Afrique
en développant son réseau de bienfaiteurs, et que le soir après une journée
bien remplie, il dormait en Savoie. La province d'Afrique et toute la
congrégation lui doivent beaucoup ». Il demeure vivant pour toujours dans
les cœurs de ceux qu’il a aimés et assistés jusqu’au bout. Les premières générations
de l’Assomption africaine sont marquées par son modèle d’enseignant infatigable
et d’homme de communauté. La province d’Afrique rend grâce à Dieu pour ce qu’il
a été pour nous tous. Maintenant qu’il repose en paix, nous le comptons parmi
nos ancêtres.