mardi 4 mars 2014

P. HENRY KIZITO TE PARTAGE SA MEDITATION DE CAREME: LE MANQUE D'AMOUR ENGENDRE LE CHAOS

Je suis celui qui t’adresse ce message, un religieux prêtre Assomptionniste de la province d’Afrique. Je suis né au Congo et j’y ai grandi. L’amour que j’ai envers ce beau pays me pousse souvent à réfléchir sur la misère qui y règne. Ma fierté d’être congolais a toujours été contrariée par les humiliations de toute sorte vécues dans ce pays. Plusieurs fois j’ai pensé comme un païen ; pourquoi ceux qui, manifestement n’aiment pas ce pays sont ceux qui jouissent infiniment de sa richesse et de sa beauté ? Pourquoi, notre Dieu qui est Juste peut-il permettre de choses comme cela ? Pourtant dans toutes les églises ce sont les prières de demande, d’intercession et d’action de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’Etat et tous ceux qui ont de responsabilités qui ressortent pour que le monde puisse mener une vie dans le calme et la sécurité (1Tim 2,1-8) ! Faut-il crier plus fort pour que notre Dieu écoute ? Pourtant je crois aussi que notre Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité. Avons-nous souvent et partout prié saintement, sans colère ni mauvaises intentions pour que notre prière plaise au Seigneur ?

-La situation du Congo en général et celle de l’Est en particulier, sont une preuve de manque d’amour du peuple congolais envers son pays et de façon particulière, manque d’amour de la part du gouvernement. Si ce gouvernement existait vraiment, il essaierait de prendre en charge tout ce qui se passe à l’Est du pays. La moindre de choses par laquelle il commencerait, serait de punir ceux qui sèment le chaos et ceux qui en profitent. Vous comprendrez que cette simple chose devient difficile parce que on est soi-même semeur et profiteur de ce chaos. Mais comme il est plein de lui-même ce gouvernement, il ignore tout et se plait à passer le temps dans des discussions et querelles de mots (référence aux Concertations Nationales). Saint Paul nous aiderait à comprendre que de tout cela ne sort que rivalités, discordes, insultes, soupçons malveillants, disputes interminables de gens à l’esprit corrompu, bref, le chaos (Cf. 1 Tim 6,2-12).  

Mon frère, ma sœur, c’est le moment favorable, c’est le jour du salut pour toi et pour moi. Ne laissons-nous pas passer sans effets ce temps de grâce. C’est une promesse de Dieu lui-même : Au moment favorable, je t’exauce, et au jour du salut, je viens à ton secours (2 Co.6, 2). Je veux dire, ce temps de Carême est pour toi et pour moi, un moment d’expérimenter l’amour, d’oser faire le bien parce que c’est un bien. Dans le secret, efforçons-nous chaque jour, chacun là où il se trouve de faire ce qui est bien, et en suit de demander la vraie paix pour notre pays. N’attendez pas que l’autre fasse ce bien, faites-le, faisons-le pour qu’un jour nous nous retrouvions en train de faire le bien et de jouir de ce bien qui ne déçoit jamais.   

Exténué par la souffrance et inquiété par l’aggravation de la crise généralisée, le peuple congolais a besoin de ton ‘’silencieux signe d’amour’’, de mon ‘’signe d’amour sans bruit’’. Vois un peu la tristesse de ces familles qui ont perdu les leurs, parce que kidnappés ; regarde ces enfants en haillons, affamés, mal propres et sans sourire, accroupis devant les portes de leur cases ; Imagines-toi une maman qui passe la nuit sans sommeil, se demandant comment faire pour atteindre son champs de patates et retourner sans se faire violer ; Mets-toi à la place d’un papa instruit et qui se réalise inutile et irresponsable, parce que incapable de scolariser un seul enfant… Jeune Congolais, jusques à quand vas-tu supporter cette laideur de manque d’amour dans ton cœur et qui te fait perdre les repères ? Te crois-tu honoré par cette jeunesse vraiment inconsciente de son passé, incertaine de son présent et complètement aveuglée de son futur ?   

Mes chers frères et sœurs, qui, en ce moment au Congo, à l’Est du Congo ne sont sûr de quoi que ce soit ? Chers jeunes, comme partout dans le monde, vous étés l’espoir du Congo de demain. Réveillons-nous ! Et au lieu de nous livrer à un inutile désespoir, mettons au plus tôt la main à l’œuvre. Essayons de haïr le manque d’amour et créons cet amour autours de nous. La bouche parle de l’abondance du cœur, et la bouche ne dit souvent rien, parce qu’il n’y a rien dans le cœur pour la cause de Dieu nous dit le Père Emmanuel d’Alzon. Ne nous sentons-nous pas visés par ces paroles ? Peut-être que nous sommes incapables devant cette crise congolaise, parce que nous sommes vides nous-mêmes d’amour. Même s’il a vécu bientôt deux siècles avant nous, le père Emmanuel d’Alzon nous invite à avoir le courage de vouloir la vérité, d’aimer la vérité, de vouloir l’entière vérité (ES. p.610). Je ne veux plus continuer à être victime de manque d’amour, je veux et je vais oser vivre l’amour pour mettre fin au chaos. Bon et fructueux temps de Carême à chacun de vous ! Tout à vous pour le Règne, Padre KIZITO VYAMBWERA Henri,a.a.