Une misère indescriptible sévit dans nombre de famille à Kinshasa où une multitude d’enfants de moins de quinze ans vagabondent dans les rues sans moyens de substance. On les appelle « phaseurs » parce qu’ils passent par phases, ou « moineaux », parce qu’ils se déplacent souvent en groupe, ou encore « ngembo », terme méprisant pour dépeindre leur vie de misérable. Ils sont présents dans toutes les communes de Kinshasa et se concentrent surtout dans des endroits de grande influence : aux abords des marchés, aux grands centres commerciaux, aux arrêts de bus, à la grande poste, à la gare centrale, etc.
Les « phaseurs » vivent généralement des restes des repas servis dans les bistrots et les petits restaurants de fortune ; ils passent nuit à la belle étoile, sur des bancs publics ou à même le sol, sous les vérandas des boutiques, des édifices publics, des magasins, des hangars, à la merci du froid et des moustiques. La violence est omniprésente dans leurs relations et, paradoxalement, les plus jeunes sont à la fois menacés et protégés par leurs ainés : les plus faibles sont battus et dépouillés par les plus forts qui tiennent sous leur coupe, les obligeant à voler en échange de leur protection.
Au Congo Kinshasa (contrairement aux autres pays comme le Burundi ou les enfants de la rue ont apparu avec la guerre), les « Shege » sont un phénomène de société, caractérisé par une crise endémique et structurelle qui date de plus de vingt cinq ans et qui n’est pas jusqu’ici prêt à se terminer. Ces enfants dans la plupart de cas sont abandonnés par leurs parents, incapables de subvenir à leurs besoins ; d’autres incapables de supporter les conflits parentaux, préfèrent prendre le chemin de la rue ; d’autres encore, sont victimes du phénomène d’exode rural de leurs parents à la recherche de l’emploie dans la capitale. Il y en a qui sont chassés par leur tuteurs (oncles, tantes, grands frères et sœurs) sous prétexte d’être « porte-malheur » dans le foyer. D’autres sont issus des foyers désunis ; d’autres encore sont des enfants de filles-mères qui, après les avoir mis au monde, les abandonnent.
En fait, c’est par manque d’un foyer ou il fait bon vivre que la plupart de ces enfants se trouvent dans la rue. Certains quand même, errent dans la rue pendant la journée et regagnent le toit paternel le soir. Ces enfants ne préoccupent personne. Les « Shege » sont devenus un phénomène de société compréhensible dans la ville de Kinshasa. D’ailleurs, certains musiciens très connus de la scène congolaise comme Koffi Olomide, Papa Wemba, Werasson, tirent leurs danses à partir de ces enfants qui ont trouvé dans la danse une autre façon d’oublier leurs conditions de vie dans cette ville de plus de dix million d’habitants. Kinshasa, c’est une ville des « sauve qui peut » ; tout le monde bouge et tourne de gauche à droite, de haut en bas pour chercher de quoi se nourrir. Le phénomène « enfant de la rue » devait constituer aux yeux de tous une misère à soulager et une cause à défendre car chaque personne humaine qui qu’elle soit, a besoin du mieux-être. Les enfants de la rue ont aussi besoin d’être placés dans une situation ou il fait bon vivre. Ces images de Dieu n’ont pas choisi de prendre le chemin de la rue parce qu’ils l’ont voulu. Quoi qu’il en soit, quelques organisations locales et quelques congrégations cherchent des solutions à leurs problèmes. Mais leurs vigueurs sont insignifiantes pour couvrir tous les besoins de ces enfants qui souffrent comme image de Dieu.
Au regard de la détermination assomptionniste, celle de défendre l’image de Dieu dans l’homme, la maison Emmanuel d’Alzon convie cette catégorie de laissés pour compte chaque veillée de noël à participer à la célébration eucharistique à l’issue de laquelle un verre d’amitié est partagé. Certains frères leurs donnent spontanément argents, habits, etc. C’est une façon de les rassembler et de leur livrer un message d’espoir au Dieu d’amour qui n’abandonne jamais les siens.
Frère MUHINDO NGALYAVUYIRA Emmanuel, aa.Les « phaseurs » vivent généralement des restes des repas servis dans les bistrots et les petits restaurants de fortune ; ils passent nuit à la belle étoile, sur des bancs publics ou à même le sol, sous les vérandas des boutiques, des édifices publics, des magasins, des hangars, à la merci du froid et des moustiques. La violence est omniprésente dans leurs relations et, paradoxalement, les plus jeunes sont à la fois menacés et protégés par leurs ainés : les plus faibles sont battus et dépouillés par les plus forts qui tiennent sous leur coupe, les obligeant à voler en échange de leur protection.
Au Congo Kinshasa (contrairement aux autres pays comme le Burundi ou les enfants de la rue ont apparu avec la guerre), les « Shege » sont un phénomène de société, caractérisé par une crise endémique et structurelle qui date de plus de vingt cinq ans et qui n’est pas jusqu’ici prêt à se terminer. Ces enfants dans la plupart de cas sont abandonnés par leurs parents, incapables de subvenir à leurs besoins ; d’autres incapables de supporter les conflits parentaux, préfèrent prendre le chemin de la rue ; d’autres encore, sont victimes du phénomène d’exode rural de leurs parents à la recherche de l’emploie dans la capitale. Il y en a qui sont chassés par leur tuteurs (oncles, tantes, grands frères et sœurs) sous prétexte d’être « porte-malheur » dans le foyer. D’autres sont issus des foyers désunis ; d’autres encore sont des enfants de filles-mères qui, après les avoir mis au monde, les abandonnent.
En fait, c’est par manque d’un foyer ou il fait bon vivre que la plupart de ces enfants se trouvent dans la rue. Certains quand même, errent dans la rue pendant la journée et regagnent le toit paternel le soir. Ces enfants ne préoccupent personne. Les « Shege » sont devenus un phénomène de société compréhensible dans la ville de Kinshasa. D’ailleurs, certains musiciens très connus de la scène congolaise comme Koffi Olomide, Papa Wemba, Werasson, tirent leurs danses à partir de ces enfants qui ont trouvé dans la danse une autre façon d’oublier leurs conditions de vie dans cette ville de plus de dix million d’habitants. Kinshasa, c’est une ville des « sauve qui peut » ; tout le monde bouge et tourne de gauche à droite, de haut en bas pour chercher de quoi se nourrir. Le phénomène « enfant de la rue » devait constituer aux yeux de tous une misère à soulager et une cause à défendre car chaque personne humaine qui qu’elle soit, a besoin du mieux-être. Les enfants de la rue ont aussi besoin d’être placés dans une situation ou il fait bon vivre. Ces images de Dieu n’ont pas choisi de prendre le chemin de la rue parce qu’ils l’ont voulu. Quoi qu’il en soit, quelques organisations locales et quelques congrégations cherchent des solutions à leurs problèmes. Mais leurs vigueurs sont insignifiantes pour couvrir tous les besoins de ces enfants qui souffrent comme image de Dieu.
Au regard de la détermination assomptionniste, celle de défendre l’image de Dieu dans l’homme, la maison Emmanuel d’Alzon convie cette catégorie de laissés pour compte chaque veillée de noël à participer à la célébration eucharistique à l’issue de laquelle un verre d’amitié est partagé. Certains frères leurs donnent spontanément argents, habits, etc. C’est une façon de les rassembler et de leur livrer un message d’espoir au Dieu d’amour qui n’abandonne jamais les siens.