dimanche 11 février 2018

LES ORDINATIONS DIACONALE ET SACERDOTALE AU SEIN DU DIOCÈSE DE BUTEMBO-BENI COMME SIGNES D’ESPÉRANCE EN UN CONGO « QUI GÉMIT EN DOULEURS D’ENFANTEMENT » (SAINT PAUL) !


En ce sixième dimanche du temps ordinaire de l’année B, l’église locale de Butembo-Beni rend grâce à Dieu pour l’appel qu’Il a adressé à vingt et un de ses serviteurs à œuvrer à sa vigne : dans l’église paroissiale de Kitatumba, de 10 h 15’ à 14 h 30’, trois ont été ordonnés Diacres et dix-huit Prêtres.


Voici les noms des Acolytes ordonnés Diacres (tous sont Assomptionnistes) :
1.            CHIBALONZA LUBANJA Marc,
2.            KAKULE LUTUNDE Marius,
3.            VIHAMBA MUSOSOTYA Jean-Paul.



Les Diacres dont les noms suivent ont été ordonnés Prêtres :
4.            ANDRÉ MAYELE, Franciscain
5.            KAKULE MUTAHYA Augustin, Assomptionniste
6.            KAMBALE KATAKA Guillaume, Diocésain
7.            KAMBALE KATALIKO Urbain, Diocésain
8.            KAMBALE VITASIMWA Jean-Paul, Diocésain
9.            KAMBALE MALYABWANA Uzima ni Mali, Assomptionniste
10.         KAMBALE MBUYIRO Delphin, Diocésain
11.         KAMBALE WASINGYA Samuel, Diocésain
12.         KASEREKA KWIRATWIWE MUPENZI Théophile, Diocésain
13.         KASEREKA MAJARIBU Fabien-Gédéon, Diocésain
14.         KASEREKA MAPENDANO Roger, Diocésain
15.         KASEREKA MOLOVERYA Muyisa, Assomptionniste
16.         KASEREKA MUKOKA Jérôme-Jonas, Diocésain
17.         KAVUSA VYALEMA Jean-Marie, Diocésain
18.         MAPENDO SONDIRYA Angélus, Diocésain
19.         MUHINDO KIMBESA Jean-Baptiste, Diocésain
20.         MUHINDO MATHE François, Assomptionniste
21.         MUHINDO NGALYAVUYIRA Emmanuel, Assomptionniste.


L’Eucharistie était présidée par Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech, Évêque du diocèse de Butembo-Beni, entouré d’une centaine de Prêtres venus de diverses paroisses dudit diocèse.





  
Dans son homélie, l’Évêque a exhorté les lauréats du jour à emboiter les pas au Seigneur Jésus Christ, à travers sa radicalité prophétique.


Cette exhortation fait écho à l’option vitale qu’a prise, depuis une décennie, le Cardinal Monsengwo Pasinya Laurent vis-à-vis des gouvernants congolais sous l’injonction : « il est temps que les médiocres dégagent afin que règnent la paix et la justice en RDC » !


Le Cardinal Laurent Monsengwo a, le mardi 2 janvier 2018, condamné la répression violente de la marche des chrétiens catholiques du 31 décembre 2017 par «des prétendus vaillants hommes en uniforme ». Cette manifestation pacifique avait été initiée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour revendiquer « l’application réelle » de l’accord du 31 décembre 2016.
Monsengwo a stigmatisé les agissements des « prétendus vaillants hommes en uniforme», qui traduisent malheureusement la barbarie :
« Nous en voulons pour preuves : le fait d’empêcher les fidèles chrétiens d’entrer dans les églises pour participer à la célébration eucharistique dans les différentes paroisses de Kinshasa, le vol d’argent, d’appareils téléphoniques, la poursuite, la fouille systématique des personnes et de leurs biens dans l’église et dans les rues, l’entrée des militaires dans les cures de quelques paroisses sous prétexte de rechercher les semeurs des troubles, les tueries, les tirs à balles réelles et à bout portant sur des chrétiens tenant en mains bibles, chapelets, crucifix et statues de la Vierge Marie ».
L’Archevêque de Kinshasa conseille aux dirigeants médiocres de dégager pour que règnent la paix et la justice en RD Congo. Il se demande comment faire encore confiance à des dirigeants incapables de protéger la population, de garantir la paix, la justice et l’amour du peuple : « Comment ferions-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple ? », a-t-il poursuivi.
Pour lui, l’instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer les intérêts occultes comme, par exemple, l’accaparement des ressources, des richesses, le maintien au pouvoir par des méthodes anticonstitutionnelles, peut provoquer et provoque des dommages énormes à la société congolaise. D’après lui, l’accord politique global et inclusif, parrainé par la CENCO, est « violé volontairement ».
Il sied de noter que Monseigneur Monsengwo Pasinya Laurent est devenu la bête noire de Kabila Kabange Joseph et de son régime.


L’Archevêque de Kinshasa Monsengwo Pasinya Laurent, figure de la puissante Église catholique congolaise et du Vatican, ressort la carte du défi frontal au pouvoir en ce début d’année 2018 cruciale pour la République Démocratique du Congo (RDC), un an après la médiation de l’épiscopat dans la crise liée au maintien du président Joseph Kabila : « Il est temps que les médiocres dégagent », « barbarie », « mensonge systémique », « brutalités policières »…: il a suffi de quelques mots bien sentis en 48 heures pour que Mgr Monsengwo, 78 ans, fasse honneur à sa réputation d’opposant numéro un. D’autant que les appels à manifester de l’opposition politique ont sonné creux fin 2017 face à l’interdiction et la dispersion systématique de tout rassemblement.
L’archevêque de Kinshasa, une capitale d’environ 10 millions d’habitants et plus de 130 paroisses, est la figure de proue de l’Église romaine dans un pays de quelques 80 millions d’habitants très majoritairement catholiques, malgré la prolifération des Églises évangéliques dites du « réveil » (dont certains avancent qu’elles soutiennent le président Kabila).
Puissant à Kinshasa, le prélat congolais pèse lourd aussi à Rome. Élevé au rang de Cardinal par le Pape Benoît XVI, Mgr Monsengwo représente l’Afrique dans le collège de neuf cardinaux nommés par le Pape François pour travailler sur la réforme de la Curie.
Le Vatican lui a apporté son soutien après ses déclarations fracassantes. À Kinshasa, le nonce apostolique, Luis Mariano Montemayor, un Argentin proche du pape, a aussi dénoncé « la réaction disproportionnée des forces de sécurité congolaises » face à la marche des catholiques du 31 janvier 2018.
Dans un premier temps, Mgr Monsengwo n’avait pas commenté cet appel des laïcs proches de l’Église à une marche pour demander au président Kabila de déclarer publiquement qu’il quitterait bien le pouvoir. La réponse des forces de sécurité (au moins cinq morts, 134 paroisses encerclés, cinq messes interrompues…, d’après la nonciature) semble avoir réveillé une profonde colère chez cet homme de taille moyenne, qui lit ses homélies à voix basse entrecoupée de longs silences.
Communiqué souhaitant la fin du « mensonge systémique » et que « les médiocres dégagent », interview à radio Vatican, messe du 4 janvier à la mémoire des martyrs de l’indépendance, qu’il compare « aux morts d’aujourd’hui » victimes des « brutalités policières »…: ses prises de position ont suscité une mise en garde du gouvernement frisant la menace de poursuites. « Monseigneur Laurent Monsengwo a tenu des propos injurieux à l’endroit des dirigeants du pays ainsi que des forces de l’ordre », a indiqué vendredi un compte-rendu du Conseil des ministres diffusé par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga.
Archevêque de Kinshasa depuis 2007, Mgr Monsengwo s’inscrit dans l’histoire de l’Église du Congo, engagée depuis l’indépendance de la Belgique, le 30 juin 1960, dans les questions de société, selon le Père Léon de Saint-Moulin, jésuite et historien du Congo.
Noël 2016 déjà. Monsieur Kabila n’a pas organisé d’élections alors que son deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre, provoquant des manifestations étouffées dans le sang en septembre et décembre. « Il est révolu le temps où l’on cherchait à conserver le pouvoir par les armes, en tuant son peuple. Celui qui respecte la Constitution n’a rien à craindre de la justice », glisse le Cardinal pendant la messe de minuit entre deux citations tirées des Évangiles. Quelques jours plus tard, pour enrayer la violence, le puissant épiscopat congolais parraine un accord majorité-opposition prévoyant des élections en décembre 2017 au plus tard.
Des élections finalement reportées au 23 décembre 2018. Mgr Monsengwo s’est-il senti floué ? La conférence épiscopale fait en tous cas savoir qu’elle regrette ce report et demande au président Kabila de déclarer publiquement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession.
En 2011, le Cardinal avait déjà contesté la réélection du jeune chef de l’État, en estimant que les résultats de la présidentielle – face à l’opposant historique Étienne Tshisekedi wa Mulumba – n’étaient « conformes ni à la vérité, ni à la justice ».
À l’époque du président Kabila père (Laurent-Désiré, 1997-2001), alors archevêque de Kisangani, Mgr Monsengwo se montre déjà critique envers le nouveau pouvoir. Pendant les guerres de 1998-2003 qui ravagent l’Est de l’ex-Zaïre, il doit à un moment quitter cette grande ville du Nord-Est de la RDC, théâtre d’une guerre entre forces du Rwanda et de l’Ouganda.
Son parcours politique a commencé sous la dictature du Maréchal Mobutu Sese Seko (1965-1997), qui a entretenu des relations ambivalentes avec l’Église, entre interdiction des noms chrétiens et accueil du Pape Jean-Paul II en 1980.
Déjà figure morale et populaire, Mgr Monsengwo a pu apparaître dans les années 1990 comme le Desmond Tutu congolais en prenant la tête de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) supposée libéraliser le pouvoir, puis d’une sorte de Parlement de transition, avant d’être écarté.
Un quart de siècle plus tard, cet homme polyglotte, proche du président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso, se trouve plus que jamais au centre du jeu en cette année 2018 de toutes les attentes.
Mardi 16 janvier 2018, à la cathédrale du Centenaire protestant, le message du Cardinal Monsengwo a trouvé du répondant auprès de la haute hiérarchie de l’ECC (Église du Christ au Congo). L’Archevêque de Kinshasa n’aura pas prêché dans le désert. Car le Révérend Pasteur Ekofo François-David prône, sur les pas du Cardinal Monsengwo, un État de droit en RDC tout en fustigeant la forme de gouvernance actuelle : « L’État congolais n’existe pas. Léguons à nos enfants un pays de droit ! ».


Après la ” médiocrité “, l’ECC évoque aujourd’hui un ” Non-Etat “. Ce qui met la majorité au pouvoir dans tous ses états, au moment où le Comité laïc de coordination annonce une nouvelle marche ce 21 janvier ; pour réclamer encore et toujours la mise en œuvre intégrale de l’Accord politique du 31 décembre 2016. Là où le cardinal Monsengwo a fait mention des ” médiocres “, le pasteur Ekofo est allé plus loin, en indexant l’absence de l’Etat. La RDC est un ” non-Etat “, a dit l’évêque protestant.
Dans la cathédrale, où tout la noblesse politique était rassemblée, personne n’a su relever sa tête. Autant dire que le Cardinal a semé un grain qui commence à germer dans les milieux religieux congolais. En cette année 2018, la RDC est inscrite dans une dynamique de changement, plus que jamais irréversible.
Dans la suite du message qui appelle à ne jamais trahir le Congo, longtemps véhiculé par M’Zee Laurent-Désiré Kabila, le Révérend Ekofo a encore lancé une pique vers la classe dirigeante : « Dieu nous a donné beaucoup de richesses ; Il nous jugera sur base de ce qu’Il nous a donné », a déclaré le pasteur protestant, devant un auditoire totalement pétrifié.

Ce culte a été organisé à la cathédrale du Centenaire de l’Église du Christ au Congo (ECC), dans la commune de Lingwala, pour commémorer la mort de Laurent Désiré Kabila, assassiné le mardi 16 janvier 2001, dans son cabinet de travail, au Palais de Marbre, à Kinshasa. Dans son homélie, l’officiant, le Pasteur Ekofo François-David, a rappelé à l’assistance le vœu de Mzee Kabila : « Ne jamais trahir le Congo !”.
Le Pasteur a, à cette occasion, appelé les autorités à travailler pour l’intérêt de tous, tel que prôné par Laurent-Désiré Kabila et à instaurer la justice et l’Etat de droit dans le pays.
 

Dans la cathédrale protestante du Centenaire, pleine à craquer, le courageux prédicateur a déroulé son réquisitoire. Sourire aux lèvres, le Pasteur Ekofo a transformé le traditionnel message d’hommages à Laurent-Désiré Kabila en un véritable rappel à l’ordre. D’abord, à l’égard du chef de l’État, au cœur de la crise politique que traverse le pays, pour n’avoir pas quitté le pouvoir à l’issue du second et dernier mandat.


Sans citer le nom de Joseph Kabila, l’Officiant fait appel à une métaphore sportive. Subtile et discrète : « J’aime bien l’athlétisme où il y a des courses à pied, surtout. Et j’aime spécialement une course : la course de relais où une personne transmet le bâton à une 2ème personne, à une 3ème et à une 4ème. Dans l’histoire du pays, c’est pareil ! », a déclaré, ce membre du directoire de l’ECC.
L’histoire du pays, celle de la RDC est bloquée depuis le 20 décembre 2016, date à laquelle un passage du « bâton » entre le président sortant et son successeur élu était censé avoir lieu. C’était la première libération du pasteur titulaire de la Cathédrale du centenaire, qui n’avait jamais bien porté son nom. Surtout lorsqu’il va aborder la problématique de l’État congolais : « Un État inexistant, a tranché avec insistance le Prédicateur. Inexistant, car la loi n’y est pas respectée, si ce n’est qu’elle est appliquée de manière discriminatoire. Pays où malgré la règlementation, les Congolais importent des véhicules à volant à droite pour des routes susceptibles de n’accepter que des volants à gauche. L’État regarde mais préfère fermer les yeux. J’ai l’impression que l’État n’existe pas vraiment. L’État n’existe pas réellement », a-t-il persisté sur fond d’une anecdote du volant.
Pour enfoncer le clou, dans ce pays qui ne souffre pas seulement de la crise politique mais aussi de la situation socioéconomique désastreuse, le pasteur fait recours au livre de Deutéronome (Chapitre 10 :14) et évoque la terre, ce « don de Dieu aux fils de l’homme ». Une référence biblique pour rappeler aux dirigeants congolais leur responsabilité dans la situation d’un pays immensément riche mais où le peuple croupit dans la pauvreté : « Même Dieu se demande comment nous sommes pauvres », a-t-il enchaîné. Cette pointe d’ironie n’a pas été relevée par l’assistance déjà mise mal à l’aise. Et de mettre en garde contre toute irresponsabilité : « Dieu a donné la gestion du Congo à nous Congolais. Et c’est nous Congolais qui, un jour, rendrons compte à Dieu de notre gestion de sa terre, de la RDC ».
Critique et direct, le Pasteur protestant a dépeint le tableau socioéconomique et politique sombre du pays en présence de ceux qui assurent la gestion de l’État au quotidien : « L’État congolais n’existe pas. Nous devons léguer à nos enfants un pays de droit où tous les hommes sont égaux, tout le monde doit être traité sur un même pied d’égalité par la justice quel que soit son rang. Préservons notre cher pays selon la volonté de  M’zee, surtout ne perdons pas même un centimètre de notre pays ».
Devant lui, le président de l’Assemblée nationale, représentant personnel du chef de l’État, le Président du Sénat, des Députés nationaux et Sénateurs, le Premier Ministre, les membres du gouvernement, les chefs des institutions d’appui à la démocratie, les autres chefs confessions religieuses, à savoir musulman et Armée du salut, les autorités coutumières et autres. Les présidents de deux Chambres du Parlement étaient présents, avec à leur côté, le Premier ministre Bruno Tshibala, le président du CNSA, Joseph Olenghankoy et les principaux cadors de la MP. Tous étaient là, pensant que le prédicateur protestant allait les caresser dans le sens du poil.
 
Plusieurs personnalités politiques ont pris part au culte de requiem dont le président de l’Assemblée nationale qui a représenté le chef de l’Etat, le Premier ministre, l’épouse de Joseph Kabila et ses enfants, mais aussi la famille de Mzee Kabila.


Dans la salle, c’était le calme absolu. Tous ont eu la face tournée vers le sol, esquivant – avec pointe de dépit –les flèches mouchetées du Prédicateur. Retransmis en direct à la télévision nationale, en toute innocence, le sermon du Prédicateur du jour a pris au dépourvu les commanditaires du culte.
Et dire que, comme elle en a l’habitude, la MP n’a pas pu couper à temps le signal de la chaîne nationale suivie au niveau national et international via le satellite. Qu’est-ce à dire ? Est pris qui croyait prendre ! La majorité au pouvoir a reçu à brûle-pourpoint une douche froide en pleine figure. Elle a encaissé, sans broncher.
« Chat échaudé craint l’eau froide », la MP a pris les précautions pour ne pas tomber dans le même piège. Elle a refusé la retransmission en direct du culte de commémoration de la mort de Patrice-Emery Lumumba. Peine perdue car, en acceptant de revenir quand même à la cathédrale Notre-Dame du Congo, l’Officiant, à l’instar du Pasteur protestant François-David Ekofo, a fait une homélie qui s’est inscrite dans la droite ligne du message de libération du Cardinal Laurent Monsengwo. De la Cathédrale protestante du Centenaire à Notre Dame du Congo, le ton est resté le même.
Lors de la messe de commémoration de la mort de Patrice Emery Lumumba, Mgr Jean Pierre Kuambamba a exhorté les dirigeants à ne pas être à la base des malheurs des Congolais : « Lumumba est mort pour que les Congolais vivent dans de bonnes conditions. Il a utilisé sa force pour être au service de la nation. Il a ressorti le portrait de quelqu’un qui a reçu l’onction du Christ.
Réfléchissons chacun selon son rang, qu’avons-nous fait des aspirations de Lumumba qui a sacrifié sa vie pour la libération du Congo ? Nous sentons-nous concernés par les souffrances du peuple congolais ? Ne soyons pas à la base des malheurs de nos frères », a martelé Jean-Pierre Kuambamba devant plusieurs Officiels.
En définitive, la MP s’est trouvée prise entre deux feux. À quel Saint va-t-elle se vouer ? Difficile à dire pour l’instant. Sauf que l’énervement devrait être à son comble quand on savait que dimanche le 21 janvier 2018 le Comité Laïc de Coordination (CLC) annonçait une marche revendiquant le respect de l’accord de la Saint-Sylvestre. 
Après Mgr Marini, l’ancien patron de l’ECC, les protestants ont retrouvé leur marque. Sur la toile, Paul Diakiese, pasteur de l’ECC, résume l’attitude de l’Église protestante : « Ils ont voulu opposer l’Église protestante à l’Église catholique, alors ils ont été servis … Protestants et Catholiques ont toujours été ensemble ! Et je tiens à vous dire que dans l’Église protestante, il y a pire que François-David Ekofo… Finalement, ce n’est plus un problème des Catholiques ou des Protestants, mais c’est désormais un mouvement citoyen… ». 
La majorité au pouvoir croyait si bien faire en se déplaçant en masse pour la cathédrale protestante du Centenaire, où elle avait choisi de commémorer les 17 ans de l’assassinat de M’Zee Laurent-Désiré Kabila. La cathédrale Notre-Dame du Congo qui leur a servi pendant plusieurs années, de cadre pour le culte en mémoire du « soldat du peuple » a été zappée au profit de la bâtisse protestante du centenaire. Son objectif s’en dégage clairement : se moquer de l’Église catholique et montrer à ses dirigeants que le pouvoir pouvait bien se passer d’elle et trouver mieux ailleurs. Le pouvoir croyait bien prendre sa revanche sur l’Église catholique.
Comme, avec Mgr Pierre Marini Bodho, président honoraire de l’Église du Christ au Congo, le pouvoir s’était préparé à réserver une réplique en règle à l’Église Catholique. À l’occasion, tous les ténors de la MP avaient fait le déplacement de la cathédrale protestante du Centenaire. Mal lui en a pris. Car, personne ne s’attendait à la surprise que leur réservait le Révérend François-David Ekofo, officiant du jour. Retransmis en direct à la télévision nationale, en toute innocence, le sermon du Prédicateur du jour a pris au dépourvu les commanditaires du culte.
Le Pasteur Ekofo a enfin plaidé pour le développement des infrastructures de la RDC à l’instar d’autres pays du monde.



« Quand on parcourt l’Afrique, il y a des routes qui permettent aux gens de circuler librement mais c’est seulement en arrivant à la frontière de la RDC qu’on remarque qu’il n’y a pas de route. Que ce soit du côté nord ou Sud, c’est la même chose. Pourtant la libre circulation des personnes et des biens pourra permettre aux Congolais de se connaître davantage et d’apprendre à cohabiter. La libre circulation permet aussi de consolider l’unité nationale », a conclu le Pasteur Ekofo François-David.
Dans la partie caudale de son message —combien interpellateur—, le Pasteur Ekofo François-David a endossé la lutte contre la balkanisation de la RDC. Aussi a-t-il appelé les politiques au sursaut d’orgueil : « Nous ne devons pas transmettre un territoire désuni à nos enfants parce que nous-mêmes nous avons reçu un territoire uni. Nous ne devons pas céder un millimètre de notre pays à qui que ce soit… Nous devons transmettre à nos enfants un pays où l’État est réel où tout le monde est égal devant la loi », a-t-il martelé.

Synthèse réalisée par
KAKULE MUVUNGA-TARDIF Deogratias, a.a.
Secrétaire Provincial d’Afrique