vendredi 13 juillet 2012

La communauté Emmanuel d’Alzon de Kinshasa dit « merci » et « aurevoir » à ses finalistes

      La communauté Emmanuel d’Alzon de Kinshasa est une maison de formation des religieux assomptionnistes en marche vers l’autel. Ils sont pour la plupart étudiants en théologie à l’Institut Supérieur saint Eugène de Mazenod (4ans de formation) et à l’Université Saint Augustin de Kinshasa (USAKIN, 3 ou 5 ans de formation théologique) pour façonner des prêtres-ouvriers du Royaume.
Cette année la communauté a produit six finalistes qui sont prêts pour le marché de l’emploi-la vigne du Seigneur- Avant de
les envoyer témoigner de ce qu’ils ont lu et entendu du Christ
tout au long de la formation religieuse et académique, la communauté Emmanuel d’Alzon a organisé un agapè  pour dire « merci » pour la vie vécue ensemble en quête de la volonté de Dieu.  Une soirée de circonstance qui a commencé par  la prière de Vêpres s’est poursuivie jusqu’au réfectoire  où déjà une table accueillante était apprêtée et un repas fraternel attisait déjà l’appétit à l’entrée de la salle aux colorations festives.« Cette soirée est spéciale », a dit le maître de la cérémonie. Nous voulons dire « merci » et « aurevoir » à nos chers finalistes. Nommément : frères Augustin Tasi, Augustin Munene, André Katsioto, Dominique Kalipi, Jackson Kanzira et Moïse Paka pour le pas franchi et la nouvelle  mission reçue et acceptée. Nous avons vécu avec eux et nous sommes contents de les voir partir en mission : pour toutes les grâces reçues, merci ; pour tout malentendu, pardon », ajouta-t-il avant de demander au diacre abbé Trésor Kahindo de bénir le repas.
        Pendant que la réception était à son comble, les honorés du jour ont eu droit à la parole pour dire ce qui les tenait en cœur à cette heure bien précise de leur séjour à Kinshasa. L’un et l’autre a dit « merci » à la communauté pour la vie religieuse assomptionniste vécue ensemble et « pardon » pour les imperfections. « Nous avons fini une étape ; nous en commençons une autre peut-être aussi importante que la première : l’école de la vie ; le passage de la théorie à la pratique. Nous avons écouté les autres parler, bientôt ça sera notre tour d’être écoutés. Le défi est grand. Nous espérons que les théories apprises à l’école vont correspondre aux  pratiques sur terrain. Nous aurons toujours besoin de vos prières ».
        En effet, nous avons besoin des prières des uns et des autres pour accomplir notre mission : « Allez par le monde entier et faites des disciples », a dit le Seigneur avant de monter au ciel. Le supérieur de la communauté, le révérend père  Jean-Marie Vianney a saisi le ballon au bond pour rappeler aux frères partants cette exhortation : « N’oubliez jamais la prière, la prière personnelle et communautaire ; sans elle votre vie apostolique devient très vite un pur activisme. Prenez la prière comme le socle de votre vie. Priez l’intercession de la Vierge Marie, première missionnaire de l’ère chrétienne ».
        Toutes ces paroles ont été dites en présence du révérend père Sébastien Mwanza qui séjournait en communauté en partance pour les vacances en famille. « Je suis particulièrement content de voir ces jeunes religieux prêts pour la mission. C’est moi qui écrivis leurs lettres d’obédience quand je fus secrétaire provincial. Pour le moment, je suis au Canada où j’ai été envoyé comme missionnaire comme vous le serez bientôt. Tenez bon. La moisson est abondante. Que la vierge Marie vous accompagne dans cet itinéraire. Demandez toujours conseil à vos aînés que vous allez rencontrer sur terrain. Je ne peux que vous souhaiter une bonne et fructueuse mission » a dit, de sa voix douce le père Sébastien Mwanza, secrétaire provincial honoraire, avant de se lever pour exécuter un pas de danse avec les jeunes missionnaires au  rythme du « Mukongo ya koba », une composition de Nyoka Longo de l’orchestre Zaiko Langa Langa qui fait bondir de joie tous les cœurs en liesse. Pas de fête sans « Mukongo ya koba »
        La soirée festive s’est ainsi poursuivie dans cette ambiance festive mêlée de rêve, de  dernière nostalgie de la vie vécue sous la forte chaleur de Kinshasa ou pendant  l’elanga’, la seule période où il fait froid sur cette ville où le soleil ne s’éteint pas.
Notons que les jeunes missionnaires ont dit aurevoir à la communauté en citant chacun la vigne dans laquelle la mouture provinciale l’a envoyé qui, à Kinshasa pour certains, à Butembo-Beni  pour d’autres, ou encore à Mbau pour l’extension du Règne de Dieu.
 Merci et aurevoir. Bonne et fructueuse mission, chers jeunes missionnaires.
P. François, a.a.

De Chili le P. Bolivar est au rendez-vous

Depuis l'année passée, nous nous inquiétions du retard de nos confrères KASONDOLI Bakanja et MUSUNGIRA Roger, trimant à Naïrobi en plein processus de régularisation des visas. C'est en rendant grâce à Dieu que nous nous sommes réjoui de leur départ jusqu'à Santiago. En ces jours ils sont bien. 
Ils s'adaptent à la langue:   ils vont bientôt entamer les études thélogigues, en début août 2012. Bonne application! P. Bolivar, aa

mardi 10 juillet 2012

La famille du P. Meso est inconsolable: Pole sana

Après l’attaque de ma famille par des hommes identifiés comme des rebelles et le viol des enfants dans la nuit de Mercredi de la semaine passée à Mbau-Sikwaila, cette après-midi je viens de recevoir encore une mauvaise nouvelle.
Mon petit frère qui vient immédiatement après moi dans l’ordre de naissance dans la famille a été frappé par la foudre. Il était entrain de travailler dans son champ lorsqu’il s’est mis à pleuvoir abondamment. Il est allé à l’abri sous un palmier à huile où malheureusement il a été frappé par la foudre. Heureusement il a survécu le coup de la foudre qui l’a laissé inconscient pendant longtemps. Quand il s’est réveillé, avec beaucoup de difficultés il a été capable de se trainer jusqu’a un endroit où les gens pouvaient le voir et venir à son aide. Quelques bons samaritains l’ont conduit à l’hôpital où il suit le traitement. Apparemment il accuse des douleurs atroces dans sa poitrine. Comme c’est lui qui s’occupe de mes deux parents malades, c’est pour nous une grande épreuve. Je recommande ma famille à vos prières.
 P. Jean-Marie, aa

Le travail, parfum précieux mais rare pour bien des congolais

Le parfum à la bonne odeur qu’exhale le travail digne et bien fait n’est malheureusement pas à la portée de toutes les bourses. Le supérieur provincial a dit : n’ayons plus peur d’exhaler le parfum du travail. Le travail, une perle précieuse mais rare.
            Le premier jour du mois de mai de chaque année, tous les travailleurs du monde célèbrent la Journée Internationale du Travail. En RDC, de façon particulière, cette journée est une occasion pour des travailleurs de participer à un grand défilé : les femmes un pagne, les hommes un t-shirt avec des messages relatifs à la noblesse du travail. La journée est déclarée chômée et payée, les frais de transport sont assurés sans oublier un verre de bière à siroter avec les collègues au crépuscule. La manif se termine par un bal dansant ou la boisson coule à flot pour « noyer » les soucis liés au travail. Souvenir vague ou pure nostalgie ?
         Depuis cette dernière décennie, les choses donnent l’impression d’avancer autrement. La journée Internationale du travail, jadis festive, ressemble de plus en plus à une journée de deuil national. Pourquoi le « travailleur congolais » devient-il indifférent à sa journée supposée être celle de jubilation à l’exemple des années 1980 ?
         Cette indifférence qui frise le boycott est simplement un cri du cœur du travailleur congolais qui ne sait plus à quel saint se vouer, incapable de nouer les deux bouts du mois parce que vivant au taux du jour. Sa rémunération de plus en plus insignifiante n’arrive plus à satisfaire ses propres besoins et ceux de sa famille. Son pouvoir d’achat est amenuisé est violemment corrodé par une économie tenue par des prédateurs opportunistes.
         Le doigt accusateur a longtemps indexé la fonction publique ou les entreprises publiques. Aujourd’hui, aucun secteur du travail, même privé, ne semble échapper à la règle congolaise : de l’insécurité alimentaire à l’insécurité sociale, le travailleur, mieux l’employé congolais moyen ne sait plus non seulement nouer les deux bouts du mois, ni payer la scolarité de ses enfants, mais aussi assiste impuissant à la démission de son employeur en matière des soins de santé. Ceux qui travaillent sont alors démotivés. Les chômeurs en ont marre de ne pas trouver du travail devenu une denrée très rare. Ils se contentent de passer de journées entières à feuilleter les rues et discuter de sujets de moindre importance non parce qu’ils sont paresseux mais à cause du manque de travail.
Les emplois rémunérateurs et sécurisants, s’ils existent, ne sont pas à la portée de tous. Les marché de l’emploi congolais se négocie comme de la drogue c’est-à-dire dans les espaces hermétiques et les cercles ésotériques. Il faut avoir un frère, un ami ou une connaissance de même appartenance tribale ou clanique qui occupe un grand poste pour espérer trouver du travail. Le népotisme règne en maître et écarte de plus en plus de la méritocratie qui stipule : l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Cependant, une chose est à noter : le travail n’est pas nécessairement un emploi contractuel. L’on peut aussi travailler comme indépendant. Dans la plupart des universités et instituts supérieurs, à l’occurrence l’Institut Supérieur Emmanuel d’Alzon de Butembo, on forme les étudiants à devenir des créateurs d’emplois, travailler dans l’informel et se décider à ne jamais rédiger une lettre de demande d’emploi parce que soi-même créateur. Mais cela à une condition : la paix et la sécurité. A cause du manque criant de la paix et de la sécurité, beaucoup de personnes sont « empêchés de manger à la sueur de leur front ».
En République Démocratique du Congo, les hommes et les femmes de la partie Est du pays ne peuvent cultiver leurs champs et produire de quoi manger à cause de l’insécurité causée par les conflits armés. Les groupes armés motivés par le gain facile des minerais du sang empêchent ces hommes et ces femmes de s’adonner à l’agriculture, l’unique source de revenus. Les hommes en armes qui pullulent dans ces régions les plus fertiles du pays, terrorisent les femmes qui vont aux champs. Certaines d’entre elles sont violées voire tuées. Des hommes sont forcés de travailler pour le compte de ces groupes armés. Pourtant le secteur agricole peut aider le Congo à résoudre le problème de chômage et de la jeunesse désœuvrée.
Certains jeunes et autres entrepreneurs se lancent déjà dans l’aventure de la création des emplois. Ils ont besoin que le gouvernement améliore l’environnement de leur milieu de travail pour leur permettre de produire des biens de qualité.
Dossier à suivre…
François