mardi 3 février 2015

RÉINTÉGRATION DU FRÈRE HONORÉ DANS LE MINISTÈRE DIACONAL



Jour de grâce, jour d’allégresse, jour béni, jour spécial, jour inoubliable, ce lundi 2 février 2015, le Frère Kambale Siriwayo Honoré réintègre le ministère diaconal. Les cérémonies et le partage du repas festif relatifs à cet événement se déroulent en Communauté Gervais Quenard, Maison Provinciale d’Afrique des Augustins de l’Assomption.
À 17 heures 13 minutes commence l’Eucharistie. Elle a été présidée par Son Excellence Monseigneur Janvier Kataka, Évêque de Wamba. Les membres de la communauté Gervais Quenard, ceux de la communauté du Collège Kambali, les supérieurs des communautés assomptionnistes de Butembo, les membres de famille du diacre Honoré, des amis laïcs assomptionnistes… ont pris part à cette Eucharistie.
L’acte de réintégration proprement dite a eu lieu après l’homélie de Monseigneur l’Évêque. Intervenue, d’ordinaire, après la lecture de la Parole de Dieu respectivement les extraits de la prophétie de Malachie 3, 1-4 ; de la lettre aux Hébreux 2, 14-18 et de l’Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc 2, 22-40 – textes proposés en la fête de la présentation du Seigneur, qui est la fête des consacrés célébrée en ce jour –, cette homélie a été focalisée sur les paroles du psaume 23. Dans ce psaume – l’un des quatre psaumes invitatoires, comme l’a rappelé l’Évêque –, nous lisons : « Au Seigneur le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots. » Il est encore écrit ceci : « Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? » À cette question qu’il pose, le psalmiste répond : « L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. »
Les idoles, il y en a plusieurs sortes, a souligné l’Évêque. C’est tout ce qui nous entraîne loin du chemin du Seigneur. En empruntant ce chemin des idoles, on n’est réellement plus sur celui du Seigneur car, comme dit un adage nande que l’Évêque a cité, « oy’uherire okonzira, in’ali omoyindi ». Ce qui veut dire littéralement: « Celui qui est perdu d’une route se trouve sur une autre. » Par les paroles de ce genre, riches en conseil, l’Évêque a invité le Diacre Honoré à suivre la voie du Seigneur, à se confier à lui par ses supérieurs, à éviter de voies qui mènent loin ce qu’on cherche. Comme le Diacre est en marche vers l’autel, l’Évêque a souhaité qu’il y arrive. Ce disant, notre frère, le Diacre Honoré a revêtu son étole diaconale et la dalmatique, puis l’Évêque l’a conduit à l’autel pour s’asseoir à côté de lui, à sa gauche, et se mettre au service de l’autel.
Prenant la parole au terme de la célébration eucharistique, le Révérend Père Protais Kabila, Supérieur Provincial d’Afrique, a remercié l’Évêque pour sa disponibilité. Monseigneur Janvier, disait le Provincial, est un serviteur humble, disponible, vertueux. Par son humilité, il est devenu prêtre et Évêque. Dans cette même humilité, il a répondu sans hésitation à l’invitation pour présider cette Eucharistie. Il est imitable. Le provincial s’est ensuite adressé au Diacre Honoré pour lui prodiguer des conseils. Il s’est adressé aussi aux membres de la famille du Diacre et à toute l’assemblée pour inviter les uns et les autres à aider le Diacre à répondre favorablement à l’appel du Seigneur. Enfin, la parole a été accordée au Père Thierry Kahongya, premier assistant provincial d’Afrique, pour lire ce que le conseil provincial a écrit au sujet de la réintégration du Frère Honoré dans le ministère diaconal. Dans son texte, le conseil a souligné qu’il a répondu favorablement à la demande du Frère et que ce Frère pourra exercer le ministère diaconal dans les communautés assomptionnistes en attendant que le Provincial lui accorde d’exercer ce ministère en public.
À la fin de l’Eucharistie, vers 18 heures 30 minutes, les participants se sont dirigés joyeux au réfectoire de la communauté Gervais Quenard. La fête a continué jusqu’aux heures vespérales légèrement avancées. Des photos de famille ont été prises avant, pendant et après la fête.
De services ont été impeccablement rendus. Nous remercions tous ceux qui se sont donnés pour les rendre. Nous saluons de manière particulière la présence de quelques membres de Yira Mirembe qui sont intervenus dans l’animation liturgique et dans les services culinaires. Merci également à tous ceux qui ont répondu à l’invitation.
Tout en félicitant le Diacre Honoré pour la réintégration de son ministère, nous lui souhaitons du succès dans cet exercice jusqu’à son ordination presbytérale.
 Frère Sadiki Kambale Kyavumba, aa

JUBILE D'ARGENT A KINSHASA, UNE REPONSE A LA MISSION DU PERE D'ALZON : "ALLEZ AU LARGE"



JUBILE D'ARGENT A KINSHASA, UNE REPONSE A LA MISSION DU PERE D'ALZON : "ALLEZ AU LARGE"

                La fidélité à la mission du fondateur, le Père Emmanuel D'Alzon, est un des traits caractéristiques de l'identité des Assomptionnistes. En effet, la règle de vie en fait référence en ceci: "Fidèles à notre fondateur, le Père D'Alzon, nous nous proposons avant tout de travailler, par amour du Christ, à l'avènement du Règne de Dieu en nous et autour de nous"(RV 1).
            Cette fidélité se matérialise aujourd'hui, dans la mission pastorale, en s'insérant dans la dynamique du désir du Père D'Alzon qui voulait que l'Assomption aille au large, sur les terres lointaines. Depuis, les religieux assomptionnistes font preuve de cette recommandation. C'est ainsi que, 1988-2015, environ vingt cinq ans d'existence des Augustins de l'Assomption sur la terre de Kinshasa. C'est donc un jubilé d'argent, une présence qui s'avère un vrai coup de pousse à l'Assomption pour la formation des prêtres assomptionnistes.
            En revanche, pour marquer d'un trait spécifique la célébration de la clôture de ce jubilé, une messe d'action de grâce a été célébrée à la Paroisse assomptionniste de Divin maître, à Masina. Il est dimanche 25 janvier 2015, 09 h 30', au son de la musique, des battements des mains et des cris de joie, chrétiens, religieux et laïcs assomptionnistes et toute la grande famille de l'Assomption, unanimement, accueillent la procession et l'évêque. C'est la solennité  pour les chrétiens de Divin maître, car au cours de cette messe un de leurs fils, le Frère François Tshiamala Katalay premier assomptionniste de cette paroisse sera ordonné prêtre dans l'Eglise catholique romaine.
 

Lors de son homélie, son excellence, l'évêque Édouard Kisonga, évêque auxiliaire de Kinshasa, s'est pleinement adressé au futur proche prêtre en l'invitant à vivre et à pratiquer trois grandes choses. Primo, mon fils François, dit Monseigneur Kisonga, comme prêtre, tu es obligé de célébrer toute ta vie l'Eucharistie; mon fils, ajoute-t-il, tu n'auras donc pas de prétexte pour esquiver la célébration de ce grand mystère du Christ, c'est à travers elle que tu conduiras à la sanctification le peuple dont tu reçois dès aujourd'hui la charge de gouverner.

              Secundo, ordonné prêtre pour participer au sacerdoce du Christ et de l'évêque, successeur des apôtres, mon fils François, désormais tu assumeras une triple fonction dans l'Eglise: gouverner, sanctifier et enseigner. Tertio, dans l'aspect religieux, Monseigneur l'évêque à exhorté le Père François à vivre les conseils évangéliques; tout en martelant sur le vœu de chasteté, le prélat à inviter le nouveau prêtre à avoir un amour intéressé pour Dieu et un amour désintéressé pour les hommes. Pour l'obéissance, l'évêque a précisé que c'est la synthèse même de ces conseils évangéliques.
            En outre, dans son discours sur l'état missionnaire de la région de Kinshasa, le Révérend Père PALUKU THALIWATHEKA Jean-Marie Vianney, Supérieur régional de Kinshasa, a précisé que les Augustins de l'Assomption, en venant en RDC, se sont dirigés à l'Est du pays pour des raisons apostoliques et missionnaires. Toutefois, pour la formation théologique des futurs pasteurs assomptionnistes, ces derniers ont dû opter pour l'Ouest du pays, dans la ville de Kinshasa. Ainsi, le Supérieur Provincial, le Père Protais Kabila a annoncé la clôture de l'année jubilaire qui nous lance dans une perspective nouvelle d'une Assomption qui doit aller au large.

                                                                                              Fr. Nsenge Mpia Héritier, aa.

Vivre la fraternité à travers l’écoute et l’accompagnement psycho social

P. François, a.a. accompagnant un déplacé de guerre à travers
l’écoute dans le camp de Bulengo à 15 Km de la ville de  Goma
L’esprit de notre fondateur nous pousse à faire nôtres les grandes causes de Dieu et de l’homme…nous porter librement là où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu…
« … Nous autres, assomptionnistes, sommes présents dans la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est. Nous voulons être des « artisans de paix » et notre petite communauté de Goma près de la frontière rwandaise a aussi cette mission de
 travailler à la paix et à la réconciliation », note le supérieur Général dans sa Lettre sur la fraternité,  Rome, le 8 septembre 2014, p. 21.
La fraternité, précise le supérieur général, est l’illustration du commandement d’amour du prochain. Cet amour nous pousse à aller à la rencontre de l’autre qui a besoin de notre service. Ce service que nous rendons à l’autre revêt plusieurs formes : Il est soit : un conseil fraternel, une écoute bienveillante, une reproche, une correction fraternelle à travers un « agora » judicieusement monté et agencé, une aide matérielle, spirituelle, morale voire intellectuelle. Il transparait à travers les différents types d’apostolats  « assomptionnistes ».
En  communauté assomptionniste de Goma, par exemple, ce service s’illustre dans l’écoute bienveillante en paroisse et dans les camps de déplacés internes à travers l’accompagnement psycho social et l’orientation vers les structures sanitaires appropriées en vue d’une bonne santé physique et morale car, « une âme saine repose dans un corps sain », dit-on.
        Le Christ est notre modèle. Il inspire notre apostolat : Après l’annonce de la Bonne Nouvelle dans la synagogue, Jésus se rend dans la maison de Simon Pierre pour guérir sa belle mère à travers un geste simple et familial : il lui tend la main pour la relever… Dans les camps de déplacés de guerre que nous côtoyons, nous recevons des invitations du type : « J’ai un problème, je voudrais vous en parler » ; « Pardon, venez chez moi, je voudrai vous parler en confidence, accordez-moi quelques minutes » ; « Venez parler  à mes enfants, venez bénir mes enfants ; je voudrai que vous parliez à ma famille…. ». 
Ces invitations sont pour nous une marque de confiance et d’acceptation de nos services. Ceux qui en avaient bénéficié allaient le dire aux autres. Même les personnes non déplacées nous ont sollicités pour les accompagner dans tel ou tel autre cas. Nous accompagnons environs 250 personnes déplacées ou non dans les alentours de la ville de Goma.
La plupart de ces personnes sont blessées dans leur for intérieur. Certaines ne jurent que par la vengeance contre les affres de la vie qu’elles ont subies : rescapés d’un massacre, victimes de viol collectif, intimidation, expulsion, séparation forcée sur base de non appartenance ethnique, etc. Pour apporter notre petite pierre, nous avons organisé un séminaire de formation sur la cohabitation pacifique et la résolution des conflits et le pardon : « …dépasser constamment nos divisions et nos limites pour nous retrouver dans l’accueil et le pardon » (R.V. 8) La vie fraternelle réussie et épanouie est à ce prix !