lundi 14 novembre 2016

LES NOUVEAUX APPELS APOSTOLIQUES EN AFRIQUE DANS LA PERSPECTIVE DU NEUVIÈME CHAPITRE PROVINCIAL


La Province d’Afrique franchit une des étapes cruciales de son histoire : projeter le IXième Chapitre Provincial à l’intitulé fort évocateur, « Artisans du Royaume dans une Afrique en crise ». Elle animée par l’ambition de renouer avec les racines de son identité et sa mission pour aujourd’hui.
D’où la nécessité d’avoir présents à l’esprit les présupposés de huit Chapitres Provinciaux antérieurs afin d’étendre les horizons d’attentes de ce IXième Chapitre en perspective. Ainsi parviendrons-nous à répondre authentiquement à l’appel vibrant du Pape François : regarder le passé avec gratitude, vivre le présent avec passion et embrasser l’avenir avec espérance !
I. ↔ 29—31 décembre 1969 : le Chapitre Vice-provincial de Butembo demande au Chapitre Général d’ériger canoniquement le territoire missionnaire de l’Assomption au Congo en Province autonome, avec le droit absolu d’avoir sa Procure propre en Belgique et ses bienfaiteurs propres.
II. ↔ 26—28 décembre 1974 : le présent Chapitre entend donner une forme définitive à la Règle de vie. Pour cela, il faut la relire et la préciser en donnant son avis sur chaque chapitre. On attire, entre autres, l’attention sur le chapitre autour de la prière et de la pauvreté qui demanderaient plus d’éclaircissements. La Règle ainsi précisée restera à l’essai jusqu’à l’approbation définitive par le Saint-Siège.
III. ↔ 26—28 janvier 1981 : à l’encontre d’un projet de construire une grande maison à Bukavu pour que nos étudiants puissent suivre cours au grand séminaire de Murhesa, le Chapitre est unanime pour l’implantation d’un scolasticat propre dans ce pays-ci : « Nous devons commencer sans tarder en priorité un philosophicum (pour pouvoir déjà fonctionner en 1982), de préférence ensemble avec l’Evêque de Butembo, tout en ayant les regards ouverts sur un theologicum intercongrégationnel ». Le Chapitre demande au Provincial et au délégué du Chapitre général de plaider auprès des autres provinciaux la cause de notre scolasticat, surtout pour obtenir des professeurs. Le Père Général promet d’appuyer chaleureusement le Provincial, en disant que ce scolasticat devient une affaire de la Congrégation.
IV. ↔ 29—31 décembre 1986 : le Chapitre mise sur les propositions susceptibles de contribuer vraiment à édifier la Province  —à créer chez nous le véritable esprit religieux Assomptionniste—  qui manifeste et suscite la générosité dans le don de soi pour le Royaume, à la manière du Père d’Alzon. Sous l’intitulé de « Procédure de l’administration financière à l’usage des communautés », on souhaite que chaque communauté puisse avoir, avec la prudence et le contrôle nécessaires, un compte en banque pour favoriser la gestion des biens !
V. ↔ 28—30 décembre 1992 : pour assurer l’harmonie de la vie intellectuelle et de la vie religieuse, le Chapitre recommande qu’au bout de principales étapes du cursus, il faille prévoir et planifier la formation des formateurs et la formation des responsables de nos services et œuvres apostoliques et sociaux. Au sein de notre Province, le besoin se fait sentir de diversifier la formation des jeunes, au-delà du schéma Philosophie—Théologie, en tenant compte des projets qui existent ou des projets à créer.
VI. ↔ 28 décembre 1998—02 janvier 1999 : ce Chapitre porte sur les aspects de la mission de la Province d’Afrique dans les domaines les plus sensibles de notre mission actuelle : a) formation, b) politique du gouvernement, c) œuvres d’autofinancement, d) apostolat paroissial et mission sans frontières. Il préconise, entre autres, la nécessité de concevoir une politique d’animation de la communauté provinciale, de la communauté locale, pour assurer la cohésion, l’unité, l’entraide mutuelle, le suivi et la réussite de nos projets ainsi que le sentiment d’appartenance à une même Province. Il faut, à cet effet, nous investir dans le champ sociopolitique pour apporter notre pierre à la mise en place d’un nouvel ordre économique et sociopolitique qui respecte et promeut l’homme intégral. Face aux grands défis contemporains  —crise économico-politique, corruption institutionnalisée, délinquance juvénile, analphabétisme, prolifération des sectes, conflits ethniques, etc.—, il est impérieux que la Province d’Afrique, en tant que don de Dieu pour les hommes et les femmes de notre temps, repense son engagement apostolique en accentuant les aspects doctrinal, social et œcuménique de son charisme. Ainsi engagée dans la lutte contre les défis de l’Afrique contemporaine, l’Assomption devenue africaine par l’arrivée massive des Africains en son sein, contribuera efficacement à la libération de l’Afrique du joug du néocolonialisme entretenu par ses propres fils.
VII. ↔ 29 décembre 2004—05 janvier 2005 : ce Chapitre s’inscrit porte sur « Les projets de la Province » dont les principaux axes sont : a) formation et spécialisation, b) éducation et enseignement, c) mass média, d) œuvres pastorales, e) restructuration et Statuts, f) finances et autofinancement. Il recommande l’étude de faisabilité et la planification sur base d’objectifs en vue de la réussite de nos œuvres d’autofinancement ; car la prospérité de nos œuvres est tributaire de la capacité de négociation des gestionnaires responsables.
VIII. ↔ 29 décembre 2010—05 janvier 2011 : sous le thème « Fidèles à notre identité assomptionniste pour l'ART. Autofinancement et autres stratégies », le Chapitre est en prise avec les défis majeurs de la vie religieuse assomptionniste en Afrique et les orientations pour les six ans à venir : la trilogie « hommes de foi »—« hommes de communion »—« solidaires des pauvres », notre organisation communautaire, nos choix apostoliques, l’alliance Laïcs-Religieux, l’autofinancement et autres stratégies. Pendant longtemps, nous avons vécu de la solidarité de nos confrères d’Occident et des bienfaiteurs. Le problème de survie se pose avec acuité sur toute l’étendue de notre Province. L’insuffisance des subventions ne permet pas à nos communautés de nouer les deux bouts de l’année. De ce fait, l’année fiscale est déficitaire dans la plupart des communautés. La diminution sensible des ressources financières des paroisses est un appel à plus de créativité dans le sens de l’autofinancement de nos paroisses et de la mise en commun de nos revenus dans nos communautés paroissiales. Nos sources de financement tarissent de plus en plus et notre prise de conscience de cette difficulté se traduit par une décision lancinante de la gestion rigoureuse de nos ressources et la capacité de fructifier rationnellement tout ce dont nous disposons en Province. C’est par un effort d’autofinancement que nous entendons sortir de notre caverne de misère. Pour les six ans à venir, nous nous engageons à extirper de notre gestion toute possibilité de dilapidation de nos ressources en nous appliquant au travail. Les religieux doivent, individuellement et communautairement, se sentir concernés par la question financière. Tout en encourageant les initiatives déjà mises en chantier, nous prônons la mise en valeur effective de nos concessions et champs qui constitue une voie de sortie de notre impasse. Il nous faut davantage d’imagination et d’initiative en cette matière. Toutes nos communautés et œuvres doivent se préoccuper de la question d’autofinancement. Ces assises se proposent à l’aune d’une consécration définitive de l’auto-prise en charge au sein de notre Province d’Afrique.







Synthèse réalisée par 
Kakule Muvunga Tardif, a.a.
Secrétaire Provincial d’Afrique.