jeudi 25 juin 2015

DEFENSE DU P. TASI AUGUSTIN A ROME

Bonsoir. Je vous espère bien portant. Je tiens  à vous informer que je viens de défendre mon mémoire de licence à l'Institut de Théologie de la Vie Consacrée (ITVC /CLARETIANUM) à Rome le mardi 16juin 2015 à 15h30'. Le sujet de mémoire est : «Etre formateur aujourd'hui dans un contexte de crises multiformes. Le cas de la formation assomptionniste en Afrique». Merci de votre soutien. Voici en pièce jointe la synthèse du travail.

    Aujourd’hui plus que jamais, la formation à la vie consacrée est une problématique difficile à aborder en ces jours où nous vivons dans un monde déchiré et désuni ; un monde où l’individualisme, l’égoïsme, le profit mafieux, la mondialité, la sécularisation et la sécularité se sont érigés en souverains. Les antivaleurs surplombent de plus en plus les valeurs morales, spirituelles et religieuses. Nous traversons une situation de crises complexes: crise familiale; identitaire ; vocationnelle ; politique ; sociale ; morale ; économique ; etc. En ce sens, parler de la formation à la vie consacrée, serait peut-être ramer à contre-courant de la situation actuelle. On parlerait plutôt de la résolution des crises précitées.
Il faut noter que les candidats à la vie consacrée proviennent de cette complexité de crises. D’où, ils sont blessés; révoltés, traumatisés, etc. Comment les accompagner pour leur redonner leur dignité ? Ici, le formateur y joue un grand rôle. Son rôle est d’aider le jeune à découvrir l’authenticité de sa vocation, redécouvrir sa dignité ; discerner sa vocation.
Il en ressort que tout ce que nous pouvons opérer pour discerner une vocation ou former une personne à la vie religieuse reste toujours en deçà de la grâce de Dieu. C’est-à-dire, la formation ou le discernement vocationnel doit se soumettre à la grâce de Dieu. Comme le dit le Père Ricardo Volo Pérez, la formation à la vie consacrée est un processus guidé par l’Esprit par lequel certaines personnes reçoivent la grâce particulière d’un appel à la suite du Christ et à sa configuration
La formation à la vie consacrée est un travail de l’Esprit. Ce travail exige un discernement. Aucune théorie de la psychologie, ni idéologie, ni prétention de la connaissance sur le sujet ne peut remplacer le discernement priant et la bonne volonté de transfigurer la personne à l’image du Christ. En ce sens, comme le stipule Guy Lespinay, le formateur et la communauté formatrice doivent s’adapter aux difficultés de chacune des personnes qui sont placées sous leur responsabilité . La formation se veut donc une tâche exigeante qui requiert non seulement la connaissance psychologique, philosophique ou théologique mais surtout une maturité spirituelle.
    Discerner la vocation exige un accompagnement et une pédagogie adaptée. Il est impérieux de savoir : «Le discernement des vocations ne doit pas se faire à partir d’expériences négatives. Insistons sur le fait qu’il faut découvrir les gens à partir d’expériences positives pour juger d’une situation» . Comme formateur, il importe d’acquérir une bonne pédagogie, une bonne méthodologie de l’action formative en vue d’aider les jeunes en formation et les religieux en crise à découvrir leurs vertus et leur incohérence.
Parlant des religieux en crise, il faut  noter qu’il y a plusieurs sortes de crises : la crise d’identité, d’équilibre psycho-affectif, de vie communautaire, de pratique des conseils évangéliques, etc. Face à cette situation, les consacrés sont appelés à une conversion constante pour donner une nouvelle image à la dimension prophétique de leur vocation. À en croire ASUMA-USUMA : « Dans un monde où tout le monde veut être comme ‘‘ tout le monde’’ en ce qui concerne la manière de vivre, d’agir, de s’habiller…, la Vie Consacrée, avec toute la diversité de ses charismes, doit demeurer un ferment dans le monde (…). Pour ce faire, une formation profonde axée sur les valeurs fondamentales de la VC s’avère nécessaire dès l’étape de la formation initiale pour un vécu des vœux dans un esprit de responsabilité, de liberté et de fidélité» .
Par leur fidélité et leurs actions, les consacrés sont conviés à défendre la cause de Dieu et de l’homme. Ce fait nécessite une formation solide et adéquate recentrée sur Jésus-Christ. Mais qu’est-ce qu’une formation solide et adéquate ? Quel type de formateur avons-nous besoin aujourd’hui? Comment distinguer un bon d’un mauvais formateur ? Dans ce monde de crises multiformes, quelle méthode de formation convient-elle aujourd’hui? Telle est la problématique à laquelle nous apporterons une solution au cours de notre itinéraire.

Conclusion
Au terme de ce parcours, bien incomplet, portant sur le formateur dans un contexte de crises multiformes comme en Afrique, le bilan peut-être esquissé de quelques enseignements majeurs contenus dans ce travail.
Ce travail a été explicitement consacré à la formation à la vie consacrée. Toutefois, sans pour autant omettre les conséquences des crises multiformes qui se vivent en Afrique, nous avons  affirmé que le peuple de Dieu africain est blessé et traumatisé psychologiquement. Même les personnes consacrées sont traumatisées, alors que souvent elles sont les personnes les plus proches auxquelles les victimes peuvent se confier. À ce propos, il faut former des formateurs compétents pour panser les blessures issues des crises susmentionnées.
Le formateur doit être un homme de prière, de compassion et de miséricorde. Il doit être accueillant, humoriste, collaborant et attentif aux besoins des formés. Il lui revient d’initier les formés à combattre les différentes crises qui oppriment la dignité de l’homme.
    En somme, sans aucune prétention d’avoir épuisé ce sujet, nous sommes ouverts à vos remarques et vos suggestions.
KAMBALE TASI Augustin, aa.

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