En
ce sixième dimanche du temps ordinaire de l’année B, l’église locale de
Butembo-Beni rend grâce à Dieu pour l’appel qu’Il a adressé à vingt et un de
ses serviteurs à œuvrer à sa vigne : dans l’église paroissiale de
Kitatumba, de 10 h 15’ à 14 h 30’, trois ont été ordonnés Diacres et dix-huit
Prêtres.
1.
CHIBALONZA LUBANJA Marc,
2.
KAKULE LUTUNDE Marius,
3.
VIHAMBA MUSOSOTYA Jean-Paul.
Les
Diacres dont les noms suivent ont été ordonnés Prêtres :
4.
ANDRÉ MAYELE, Franciscain
5.
KAKULE MUTAHYA Augustin, Assomptionniste
6.
KAMBALE KATAKA Guillaume, Diocésain
7.
KAMBALE KATALIKO Urbain, Diocésain
8.
KAMBALE VITASIMWA Jean-Paul, Diocésain
9.
KAMBALE MALYABWANA Uzima ni Mali, Assomptionniste
10.
KAMBALE MBUYIRO Delphin, Diocésain
11.
KAMBALE WASINGYA Samuel, Diocésain
12.
KASEREKA KWIRATWIWE MUPENZI Théophile, Diocésain
13.
KASEREKA MAJARIBU Fabien-Gédéon, Diocésain
14.
KASEREKA MAPENDANO Roger, Diocésain
15.
KASEREKA MOLOVERYA Muyisa, Assomptionniste
16.
KASEREKA MUKOKA Jérôme-Jonas, Diocésain
17.
KAVUSA VYALEMA Jean-Marie, Diocésain
18.
MAPENDO SONDIRYA Angélus, Diocésain
19.
MUHINDO KIMBESA Jean-Baptiste, Diocésain
20.
MUHINDO MATHE François, Assomptionniste
21.
MUHINDO NGALYAVUYIRA Emmanuel, Assomptionniste.
L’Eucharistie
était présidée par Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech, Évêque du diocèse de
Butembo-Beni, entouré d’une centaine de Prêtres venus de diverses paroisses
dudit diocèse.
Dans
son homélie, l’Évêque a exhorté les lauréats du jour à emboiter les pas au
Seigneur Jésus Christ, à travers sa radicalité prophétique.
Cette
exhortation fait écho à l’option vitale qu’a prise, depuis une décennie, le
Cardinal Monsengwo Pasinya Laurent vis-à-vis des gouvernants congolais sous l’injonction :
« il est temps que les médiocres dégagent afin que règnent la paix et la justice
en RDC » !
Le Cardinal Laurent Monsengwo a, le mardi
2 janvier 2018, condamné la répression violente de la marche des chrétiens
catholiques du 31 décembre 2017 par «des prétendus vaillants hommes en uniforme ».
Cette manifestation pacifique avait été initiée par le Comité Laïc de Coordination
(CLC) pour revendiquer « l’application réelle » de l’accord du 31
décembre 2016.
Monsengwo a stigmatisé les agissements
des « prétendus vaillants hommes en uniforme», qui traduisent
malheureusement la barbarie :
« Nous en voulons pour
preuves : le fait d’empêcher les fidèles chrétiens d’entrer dans les
églises pour participer à la célébration eucharistique dans les différentes
paroisses de Kinshasa, le vol d’argent, d’appareils téléphoniques, la
poursuite, la fouille systématique des personnes et de leurs biens dans
l’église et dans les rues, l’entrée des militaires dans les cures de quelques
paroisses sous prétexte de rechercher les semeurs des troubles, les tueries,
les tirs à balles réelles et à bout portant sur des chrétiens tenant en mains
bibles, chapelets, crucifix et statues de la Vierge Marie ».
L’Archevêque de Kinshasa conseille aux
dirigeants médiocres de dégager pour que règnent la paix et la justice en RD
Congo. Il se demande comment faire encore confiance à des dirigeants incapables
de protéger la population, de garantir la paix, la justice et l’amour du peuple :
« Comment ferions-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la
liberté religieuse du peuple ? », a-t-il poursuivi.
Pour lui, l’instrumentalisation de la
liberté religieuse pour masquer les intérêts occultes comme, par exemple,
l’accaparement des ressources, des richesses, le maintien au pouvoir par des
méthodes anticonstitutionnelles, peut provoquer et provoque des dommages énormes
à la société congolaise. D’après lui, l’accord politique global et inclusif,
parrainé par la CENCO, est « violé volontairement ».
Il
sied de noter que Monseigneur Monsengwo Pasinya Laurent est devenu la bête
noire de Kabila Kabange Joseph et de son régime.
L’Archevêque de Kinshasa Monsengwo
Pasinya Laurent, figure de la puissante Église catholique congolaise et du
Vatican, ressort la carte du défi frontal au pouvoir en ce début d’année 2018 cruciale
pour la République Démocratique du Congo (RDC), un an après la médiation de
l’épiscopat dans la crise liée au maintien du président Joseph Kabila :
« Il est temps que les médiocres dégagent », « barbarie »,
« mensonge systémique », « brutalités policières »…: il a
suffi de quelques mots bien sentis en 48 heures pour que Mgr Monsengwo, 78 ans,
fasse honneur à sa réputation d’opposant numéro un. D’autant que les appels à
manifester de l’opposition politique ont sonné creux fin 2017 face à
l’interdiction et la dispersion systématique de tout rassemblement.
L’archevêque de Kinshasa, une capitale d’environ 10 millions d’habitants et
plus de 130 paroisses, est la figure de proue de l’Église romaine dans un pays
de quelques 80 millions d’habitants très majoritairement catholiques, malgré la
prolifération des Églises évangéliques dites du « réveil » (dont
certains avancent qu’elles soutiennent le président Kabila).
Puissant à Kinshasa, le prélat congolais pèse lourd aussi à Rome. Élevé au
rang de Cardinal par le Pape Benoît XVI, Mgr Monsengwo représente l’Afrique dans
le collège de neuf cardinaux nommés par le Pape François pour travailler sur la
réforme de la Curie.
Le Vatican lui a apporté son soutien après ses déclarations fracassantes. À
Kinshasa, le nonce apostolique, Luis Mariano Montemayor, un Argentin proche du
pape, a aussi dénoncé « la réaction disproportionnée des forces de
sécurité congolaises » face à la marche des catholiques du 31 janvier 2018.
Dans un premier temps, Mgr Monsengwo n’avait pas commenté cet appel des
laïcs proches de l’Église à une marche pour demander au président Kabila de
déclarer publiquement qu’il quitterait bien le pouvoir. La réponse des forces
de sécurité (au moins cinq morts, 134 paroisses encerclés, cinq messes
interrompues…, d’après la nonciature) semble avoir réveillé une profonde colère
chez cet homme de taille moyenne, qui lit ses homélies à voix basse entrecoupée
de longs silences.
Communiqué souhaitant la fin du « mensonge systémique » et que
« les médiocres dégagent », interview à radio Vatican, messe du 4
janvier à la mémoire des martyrs de l’indépendance, qu’il compare « aux
morts d’aujourd’hui » victimes des « brutalités policières »…:
ses prises de position ont suscité une mise en garde du gouvernement frisant la
menace de poursuites. « Monseigneur Laurent Monsengwo a tenu des propos
injurieux à l’endroit des dirigeants du pays ainsi que des forces de
l’ordre », a indiqué vendredi un compte-rendu du Conseil des ministres
diffusé par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga.
Archevêque de Kinshasa depuis 2007, Mgr Monsengwo s’inscrit dans l’histoire
de l’Église du Congo, engagée depuis l’indépendance de la Belgique, le 30 juin
1960, dans les questions de société, selon le Père Léon de Saint-Moulin,
jésuite et historien du Congo.
Noël 2016 déjà. Monsieur Kabila n’a pas organisé d’élections alors que son
deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre, provoquant des manifestations
étouffées dans le sang en septembre et décembre. « Il est révolu le temps
où l’on cherchait à conserver le pouvoir par les armes, en tuant son peuple.
Celui qui respecte la Constitution n’a rien à craindre de la justice »,
glisse le Cardinal pendant la messe de minuit entre deux citations tirées des Évangiles.
Quelques jours plus tard, pour enrayer la violence, le puissant épiscopat
congolais parraine un accord majorité-opposition prévoyant des élections en
décembre 2017 au plus tard.
Des élections finalement reportées au 23 décembre 2018. Mgr Monsengwo
s’est-il senti floué ? La conférence épiscopale fait en tous cas savoir
qu’elle regrette ce report et demande au président Kabila de déclarer
publiquement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession.
En 2011, le Cardinal avait déjà contesté la réélection du jeune chef de l’État,
en estimant que les résultats de la présidentielle – face à l’opposant
historique Étienne Tshisekedi wa Mulumba – n’étaient « conformes ni à la
vérité, ni à la justice ».
À l’époque du président Kabila père (Laurent-Désiré, 1997-2001), alors
archevêque de Kisangani, Mgr Monsengwo se montre déjà critique envers le
nouveau pouvoir. Pendant les guerres de 1998-2003 qui ravagent l’Est de
l’ex-Zaïre, il doit à un moment quitter cette grande ville du Nord-Est de la
RDC, théâtre d’une guerre entre forces du Rwanda et de l’Ouganda.
Son parcours politique a commencé sous la dictature du Maréchal Mobutu Sese
Seko (1965-1997), qui a entretenu des relations ambivalentes avec l’Église,
entre interdiction des noms chrétiens et accueil du Pape Jean-Paul II en 1980.
Déjà figure morale et populaire, Mgr Monsengwo a pu apparaître dans les
années 1990 comme le Desmond Tutu congolais en prenant la tête de la Conférence
Nationale Souveraine (CNS) supposée libéraliser le pouvoir, puis d’une sorte de
Parlement de transition, avant d’être écarté.
Un quart de siècle plus tard, cet homme polyglotte, proche du président du
Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso, se trouve plus que jamais au centre du jeu
en cette année 2018 de toutes les attentes.
Mardi 16 janvier 2018, à la cathédrale du Centenaire protestant,
le message du Cardinal Monsengwo a trouvé du répondant auprès de la haute
hiérarchie de l’ECC (Église du Christ au Congo). L’Archevêque de Kinshasa
n’aura pas prêché dans le désert. Car le Révérend Pasteur Ekofo François-David
prône, sur les pas du Cardinal Monsengwo, un État de droit en RDC tout en
fustigeant la forme de gouvernance actuelle : « L’État congolais n’existe
pas. Léguons à nos enfants un pays de droit ! ».
Après
la ” médiocrité “, l’ECC évoque aujourd’hui un ” Non-Etat “. Ce qui met la
majorité au pouvoir dans tous ses états, au moment où le Comité laïc de
coordination annonce une nouvelle marche ce 21 janvier ; pour réclamer encore
et toujours la mise en œuvre intégrale de l’Accord politique du 31 décembre
2016. Là où le cardinal Monsengwo a fait mention des ” médiocres “, le pasteur
Ekofo est allé plus loin, en indexant l’absence de l’Etat. La RDC est un ”
non-Etat “, a dit l’évêque protestant.
Dans
la cathédrale, où tout la noblesse politique était rassemblée, personne n’a su
relever sa tête. Autant dire que le Cardinal a semé un grain qui commence à
germer dans les milieux religieux congolais. En cette année 2018, la RDC est
inscrite dans une dynamique de changement, plus que jamais irréversible.
Dans la suite du message qui
appelle à ne jamais trahir le Congo, longtemps véhiculé par M’Zee
Laurent-Désiré Kabila, le Révérend Ekofo a encore lancé une pique vers la
classe dirigeante : « Dieu nous a donné beaucoup de richesses ; Il
nous jugera sur base de ce qu’Il nous a donné », a déclaré le pasteur
protestant, devant un auditoire totalement pétrifié.
Ce culte a été organisé à
la cathédrale du Centenaire de l’Église du Christ au Congo (ECC), dans la
commune de Lingwala, pour commémorer la mort de Laurent Désiré Kabila,
assassiné le mardi 16 janvier 2001, dans son cabinet de travail, au Palais de
Marbre, à Kinshasa. Dans son homélie, l’officiant, le Pasteur Ekofo François-David,
a rappelé à l’assistance le vœu de Mzee Kabila : « Ne jamais trahir le Congo !”.
Le Pasteur a, à cette
occasion, appelé les autorités à travailler pour l’intérêt de tous, tel que
prôné par Laurent-Désiré Kabila et à instaurer la justice et l’Etat de droit
dans le pays.
Dans la cathédrale protestante du Centenaire, pleine
à craquer, le courageux prédicateur a déroulé son réquisitoire. Sourire aux
lèvres, le Pasteur Ekofo a transformé le traditionnel message d’hommages à
Laurent-Désiré Kabila en un véritable rappel à l’ordre. D’abord, à l’égard du
chef de l’État, au cœur de la crise politique que traverse le pays, pour
n’avoir pas quitté le pouvoir à l’issue du second et dernier mandat.
Sans citer le nom de
Joseph Kabila, l’Officiant fait appel à une métaphore sportive. Subtile et
discrète : « J’aime bien l’athlétisme où il y a des courses à pied,
surtout. Et j’aime spécialement une course : la course de relais où une
personne transmet le bâton à une 2ème personne, à une 3ème
et à une 4ème. Dans l’histoire du pays, c’est pareil ! »,
a déclaré, ce membre du directoire de l’ECC.
L’histoire du pays, celle
de la RDC est bloquée depuis le 20 décembre 2016, date à laquelle un passage du
« bâton » entre le président sortant et son successeur élu était
censé avoir lieu. C’était la première libération du pasteur titulaire de la
Cathédrale du centenaire, qui n’avait jamais bien porté son nom. Surtout
lorsqu’il va aborder la problématique de l’État congolais : « Un État
inexistant, a tranché avec insistance le Prédicateur. Inexistant, car la loi
n’y est pas respectée, si ce n’est qu’elle est appliquée de manière
discriminatoire. Pays où malgré la règlementation, les Congolais importent des
véhicules à volant à droite pour des routes susceptibles de n’accepter que des
volants à gauche. L’État regarde mais préfère fermer les yeux. J’ai
l’impression que l’État n’existe pas vraiment. L’État n’existe pas réellement »,
a-t-il persisté sur fond d’une anecdote du volant.
Pour enfoncer le clou,
dans ce pays qui ne souffre pas seulement de la crise politique mais aussi de
la situation socioéconomique désastreuse, le pasteur fait recours au livre de
Deutéronome (Chapitre 10 :14) et évoque la terre, ce « don de Dieu aux
fils de l’homme ». Une référence biblique pour rappeler aux dirigeants
congolais leur responsabilité dans la situation d’un pays immensément riche
mais où le peuple croupit dans la pauvreté : « Même Dieu se demande comment
nous sommes pauvres », a-t-il enchaîné. Cette pointe d’ironie n’a pas été
relevée par l’assistance déjà mise mal à l’aise. Et de mettre en garde contre
toute irresponsabilité : « Dieu a donné la gestion du Congo à nous
Congolais. Et c’est nous Congolais qui, un jour, rendrons compte à Dieu de
notre gestion de sa terre, de la RDC ».
Critique et direct, le Pasteur
protestant a dépeint le tableau socioéconomique et politique sombre du pays en
présence de ceux qui assurent la gestion de l’État au quotidien : « L’État congolais
n’existe pas. Nous devons léguer à nos enfants un pays de droit où tous les
hommes sont égaux, tout le monde doit être traité sur un même pied d’égalité
par la justice quel que soit son rang. Préservons notre cher pays selon la
volonté de M’zee, surtout ne perdons pas même un centimètre de notre pays ».
Devant lui, le président
de l’Assemblée nationale, représentant personnel du chef de l’État, le Président
du Sénat, des Députés nationaux et Sénateurs, le Premier Ministre, les membres
du gouvernement, les chefs des institutions d’appui à la démocratie, les autres
chefs confessions religieuses, à savoir musulman et Armée du salut, les
autorités coutumières et autres. Les présidents
de deux Chambres du Parlement étaient présents, avec à leur côté, le Premier
ministre Bruno Tshibala, le président du CNSA, Joseph Olenghankoy et les
principaux cadors de la MP. Tous étaient là, pensant que le prédicateur
protestant allait les caresser dans le sens du poil.
Plusieurs personnalités
politiques ont pris part au culte de requiem dont le président de l’Assemblée
nationale qui a représenté le chef de l’Etat, le Premier ministre, l’épouse de
Joseph Kabila et ses enfants, mais aussi la famille de Mzee Kabila.
Dans la salle, c’était le
calme absolu. Tous ont eu la face tournée vers le sol, esquivant – avec pointe
de dépit –les flèches mouchetées du Prédicateur. Retransmis en direct à la
télévision nationale, en toute innocence, le sermon du Prédicateur du jour a
pris au dépourvu les commanditaires du culte.
Et dire que, comme
elle en a l’habitude, la MP n’a pas pu couper à temps le signal de la chaîne
nationale suivie au niveau national et international via le satellite. Qu’est-ce
à dire ? Est pris qui croyait prendre ! La majorité au pouvoir a reçu à
brûle-pourpoint une douche froide en pleine figure. Elle a encaissé, sans
broncher.
« Chat échaudé craint
l’eau froide », la MP a pris les précautions pour ne pas tomber dans le
même piège. Elle a refusé la retransmission en direct du culte de commémoration
de la mort de Patrice-Emery Lumumba. Peine perdue car, en acceptant de revenir
quand même à la cathédrale Notre-Dame du Congo, l’Officiant, à l’instar du Pasteur
protestant François-David Ekofo, a fait une homélie qui s’est inscrite dans la
droite ligne du message de libération du Cardinal Laurent Monsengwo. De la
Cathédrale protestante du Centenaire à Notre Dame du Congo, le ton est resté le
même.
Lors de la messe de
commémoration de la mort de Patrice Emery Lumumba, Mgr Jean Pierre Kuambamba a
exhorté les dirigeants à ne pas être à la base des malheurs des Congolais :
« Lumumba est mort pour que les Congolais vivent dans de bonnes
conditions. Il a utilisé sa force pour être au service de la nation. Il a
ressorti le portrait de quelqu’un qui a reçu l’onction du Christ.
Réfléchissons chacun selon
son rang, qu’avons-nous fait des aspirations de Lumumba qui a sacrifié sa vie
pour la libération du Congo ? Nous sentons-nous concernés par les souffrances
du peuple congolais ? Ne soyons pas à la base des malheurs de nos frères »,
a martelé Jean-Pierre Kuambamba devant plusieurs Officiels.
En définitive, la MP s’est
trouvée prise entre deux feux. À quel Saint va-t-elle se vouer ? Difficile à
dire pour l’instant. Sauf que l’énervement devrait être à son comble quand
on savait que dimanche le 21 janvier 2018 le Comité Laïc de Coordination (CLC)
annonçait une marche revendiquant le respect de l’accord de la Saint-Sylvestre.
Après Mgr Marini, l’ancien
patron de l’ECC, les protestants ont retrouvé leur marque. Sur la toile, Paul
Diakiese, pasteur de l’ECC, résume l’attitude de l’Église protestante : « Ils
ont voulu opposer l’Église protestante à l’Église catholique, alors ils ont été
servis … Protestants et Catholiques ont toujours été ensemble ! Et je tiens à
vous dire que dans l’Église protestante, il y a pire que François-David Ekofo…
Finalement, ce n’est plus un problème des Catholiques ou des Protestants,
mais c’est désormais un mouvement citoyen… ».
La majorité au
pouvoir croyait si bien faire en se déplaçant en masse pour la cathédrale protestante
du Centenaire, où elle avait choisi de commémorer les 17 ans de l’assassinat de
M’Zee Laurent-Désiré Kabila. La cathédrale Notre-Dame du Congo qui leur a servi
pendant plusieurs années, de cadre pour le culte en mémoire du « soldat du
peuple » a été zappée au profit de la bâtisse protestante du centenaire. Son
objectif s’en dégage clairement : se moquer de l’Église catholique et
montrer à ses dirigeants que le pouvoir pouvait bien se passer d’elle et
trouver mieux ailleurs. Le pouvoir croyait bien prendre sa revanche sur
l’Église catholique.
Comme, avec Mgr Pierre Marini Bodho,
président honoraire de l’Église du Christ au Congo, le pouvoir s’était préparé
à réserver une réplique en règle à l’Église Catholique. À l’occasion, tous les
ténors de la MP avaient fait le déplacement de la cathédrale protestante du
Centenaire. Mal lui en a pris. Car, personne ne s’attendait à la surprise que
leur réservait le Révérend François-David Ekofo, officiant du jour. Retransmis
en direct à la télévision nationale, en toute innocence, le sermon du Prédicateur
du jour a pris au dépourvu les commanditaires du culte.
Le Pasteur Ekofo a enfin plaidé
pour le développement des infrastructures de la RDC à l’instar d’autres pays du
monde.
« Quand on parcourt
l’Afrique, il y a des routes qui permettent aux gens de circuler librement mais
c’est seulement en arrivant à la frontière de la RDC qu’on remarque qu’il n’y a
pas de route. Que ce soit du côté nord ou Sud, c’est la même chose. Pourtant la
libre circulation des personnes et des biens pourra permettre aux Congolais de
se connaître davantage et d’apprendre à cohabiter. La libre circulation permet
aussi de consolider l’unité nationale », a conclu le Pasteur Ekofo François-David.
Dans la partie caudale de son
message —combien interpellateur—, le Pasteur Ekofo François-David a endossé la
lutte contre la balkanisation de la RDC. Aussi a-t-il appelé les politiques au
sursaut d’orgueil : « Nous ne devons pas transmettre un territoire
désuni à nos enfants parce que nous-mêmes nous avons reçu un territoire uni.
Nous ne devons pas céder un millimètre de notre pays à qui que ce soit… Nous
devons transmettre à nos enfants un pays où l’État est réel où tout le
monde est égal devant la loi », a-t-il martelé.
Synthèse réalisée par
KAKULE MUVUNGA-TARDIF Deogratias, a.a.
Secrétaire Provincial d’Afrique
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