CELEBRATION
DE LA MESSE DE CLÔTURE DU JUBILE DE 175 ANS DE LA FONDATION DES AUGUSTINS DE
L’ASSOMPTION
Après
la célébration de la messe d’ouverture du jubilé de la 175e année de
fondation des Augustins de l’Assomption le 18 janvier 2020, c’est aujourd’hui qu’elle
a été clôturée par une messe d’action de grâce. Celle-ci serait célébrée la
veille de Noël 2020. Mais en raison des circonstances diverses, elle a été
reportée.
De
prime abord, il sied de noter qu’en Province d’Afrique, cet évènement a été
célébré dans divers sites selon l’organisation au niveau local.
*
Le samedi 16 janvier 2021 : c’était à Goma, à Kasando, Kayna et Luofu, à
Beni, Mbau et Oicha.
* Le Samedi 23 janvier 2021 : c’était le tour du centre Butembo et Kyondo.
Dans son homélie, le Prédicateur a tout d’abord rappelé aux fidèles que la raison d’être du rassemblement du jour est la célébration des « 175 ans de notre existence comme religieux Augustins de l’Assomption ». La célébration du jubilé comme celui-ci n’est pas seulement une occasion pour rendre grâce, mais elle nous offre aussi une opportunité de mener une réflexion en vue d’un réexamen de notre passé afin de tracer clairement la route qui convient de suivre et de prendre des résolutions pour le futur, a-t-il poursuivi. De ce fait, le Supérieur Provincial a saisi de cette occasion pour remercier les responsables des communautés du site Butembo et Kyondo qui ont organisé cette rencontre pour qu’ensemble ─Religieux, Laïcs Assomptionnistes, nos amis, nos collaborateurs dans la pastorale, sans oublier les Petits d’Alzon─, nous puissions rendre grâce au Seigneur.
C’est
pourquoi, les textes bibliques en cette occasion sont très parlants : la
première lecture (Lv 25, 1.8-17) nous parle de « jubilé » : 50
ans ! Cet extrait souligne l’aspect de la joie. Là, nous avons retrouvé le
verbe se réjouir. Mais la joie du pardon, a explicité le Prédicateur. Donc le
jubilé, c’est le temps de pardon, le temps de justice sociale, célébrer
également la libération. Et pour nous les chrétiens en général, et pour nous
Assomptionnistes en particulier, chaque jubilé est une occasion de rendre grâce
au Seigneur Jésus, a précisé le Père.
Ce jubilé est un moment de louange et de remerciement à Dieu pour le don de grâce et de sainteté qu’au cours d’un siècle + ¾ (i.e. 175 ans), le Seigneur nous a prodigués, ainsi qu’aux confrères qui nous ont précédés combien de belles histoires ; de fidélité au Christ ! Une histoire ou des histoires marquées par des forces et des faiblesses humaines dans notre service à l’annonce de l’Evangile à travers le monde.
Le
jubilé c’est en même temps une célébration d’intercession pour les années à
venir afin que nous puissions être fidèles au charisme de fondation. Et ce
charisme n’est rien d’autre que « former Jésus Christ en nous, le donner
au monde à travers notre vie fraternelle, notre vécu des vœux de religion,
notre pastorale paroissiale et éducative, la pastorale des medias et nos œuvres
caritatives ». De ce charisme de fondation, nous sommes, nous
Assomptionnistes d’aujourd’hui, les anneaux d’une chaîne des grâces qui se
poursuit dans le temps. Confions donc à Jésus l’avenir de notre famille
religieuse. Car lui seul est porteur de vie, il est porteur de grâce.
De la deuxième lecture (Ep 4, 11-16) a dit le prédicateur, j’ai retenu pour notre méditation ce qui suit : « en vivant dans la vérité de l’amour, nous grandirons dans le Christ et par lui le corps poursuit sa croissance » (v2 et 16). Ce passage souligne la croissance du corps. Et l’idée de croissance revient deux fois, a-t-il précisé. Nous avons d’abord le verbe grandir et le substantif croissance. Avec votre permission, je vais traduire « croissance » par « avenir » ! Ainsi l’expression nous grandirons dans le Christ veut dire pour nous « l’avenir de notre famille religieuse est dans le Christ ».
Et là est notre chance. Si nous voulons un avenir meilleur pour notre congrégation, nous devons donc conjuguer deux choses : d’abord l’accueil de la vérité toute entière. Ensuite l’entrée dans la dynamique de l’amour, toujours dans la perspective d’une vie communautaire selon l’Evangile. Et cela suggère qu’une congrégation religieuse comme la nôtre, n’est pas édifiée sur des élans spontanés d’affection toujours éphémères, mais sur un amour de volonté finalisée par l’intelligence de la révélation et fortifiée par la grâce. Si nous voulons grandir comme famille religieuse, nous avons besoin de consentir aux exigences de l’amour. C’est pour cela que l’amour ; le Triple Amour fait partie de notre patrimoine spirituel. Et ici, il s’agit de l’amour de Dieu, l’amour entre nous, et aussi l’amour de notre congrégation. D’Alzon, lui, parle du triple amour : l’Amour de Jésus, l’Amour de la Vierge Marie et l’Amour de l’Eglise.
Alors à notre niveau, ce que nous avons appelé l’amour de Dieu, l’amour entre nous, l’amour de la congrégation, a ses exigences. Et quelles sont ces exigences de l’amour ? Si nous allons lire la première épitre de Paul aux Corinthiens (1Co 13,4-7), nous n’avons pas à inventer ces exigences. Elles nous sont déjà données. Pour dire que « l’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout». C’est là le message de Paul. Telle est la vérité de l’amour qui doit présider à toutes nos relations, l’amour qui doit présider à toutes nos activités à l’intérieur comme à l’extérieur de la communauté assomptionniste, a souligné le Prédicateur.
« Allez ! De toutes les nations faites des disciples […], Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » nous dit Jésus dans l’Evangile (Mt 28, 16-20). Nous venons d’insister sur le primat de l’amour tout en soulignant que celui-ci ne peut être honoré qu’à la lumière de la vérité. Bien plus, introduire à la vérité de l’Evangile du Christ est l’œuvre d’amour la plus éminente et la plus urgente. Car tout homme, toute femme a le droit de connaître le chemin qui conduit à la vérité de sa condition. Et quelle est alors cette vérité de la condition humaine, s’est interrogé le Père Yves ! Cette vérité, Saint Augustin l’exprime en ces termes : « Tu nous as faits pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ! » C’est cela la vérité de la condition humaine, a précisé le Père Yves dans son homélie. C’est cela le chemin que nous devons faire connaître à nos frères et sœurs.
C’est surtout dans le contexte particulier de la violence, de l’insécurité, de la pandémie à corona virus dans lequel nous vivons actuellement. C’est là que nous sommes appelés à annoncer le Christ, à témoigner de l’amour. C’est ce que nous disons souvent : nous sommes appelés à porter la Bonne Nouvelle là où Dieu est menacé et l’homme menacé comme image de Dieu[1]. Sans aucun prétexte, nous n’avons pas droit de nous taire lorsqu’il s’agit d’annoncer Jésus et son Evangile, de le faire connaître, de le faire aimer. Nous n’avons pas le droit de nous taire lorsqu’il s’agit de défendre le droit de l’homme, le droit de nos frères et sœurs autour de nous. Manquer à ce devoir, serait manquer non seulement à la justice qui consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû, mais surtout manquer à l’amour qui consiste à chercher et vouloir le bien de son prochain. Alors pour réaliser ce projet tel que voulu par notre Fondateur, il nous faut avoir le courage de faire aux hommes la charité d’être vrai à la manière dont le Verbe Incarné a manifesté l’amour de Dieu en se montrant parmi nous. Cela suppose que nous demeurions nous-mêmes dans une attitude d’humble écoute de la Parole de Dieu, que nous témoignions de l’Evangile non seulement par la Parole, mais également par le comportement en rupture avec l’esprit du monde.
Bien plus, en s’adressant aux fidèles, le Père Yves a rappelé que dans notre culture, à l’occasion de célébrer un jubilé, l’on érige toujours un monument dédié à la circonstance : (planter un arbre, construite un bâtiment, une école, un monument, etc.). C’est ainsi qu’il a indiqué que dans le contexte d’aujourd’hui, il n’en sera pas ainsi. Nous avons voulu marqué ce jour par la profession religieuse de notre frère André-Teddy. En s’adressant au lauréat, le Père a dit : « c’est toi le monument pour marquer notre anniversaire! Toutes les fois que nous penserons à ce jour de célébration de 175 ans, nous allons chaque fois tourner le regard vers toi ! Tu es cet arbre, tu es ce monument pour éterniser ce moment. Quand tu vas célébrer 25 ans de profession perpétuelle, la congrégation aura deux siècles. Donc nous avons la chance de t’avoir pour nous rappeler ce jour. »
Dans cette considération, le Prédicateur a alors rappelé au frère André-Teddy et à tous les religieux, religieuses et Laïcs l’essentiel de leur engagement. Car c’est pour nous l’occasion de revivre notre propre consécration au Seigneur, a-t-il souligné. « Frère André-Teddy, en ce jour de ta profession solennelle, tu es appelé à être témoin de l’amour de Dieu parmi tes frères et sœurs, non seulement par ta parole, mais également par le comportement en rupture d’avec l’esprit du monde, comme nous l’avons dit tantôt. Tu as choisi aujourd’hui d’être pauvre : Certes, tu ne manqueras de rien. Il existera toujours des humains plus pauvres que toi et qui n’ont pas choisi d’être pauvres. Mais tu considéreras que tout ce que tu as, t’est donné et tu le partageras. Tu es appelé à tout donner ! A ne rien garder pour toi ! Tu auras besoin d’autres. Tu ne rechercheras pas la promotion humaine. Tu demeureras humble et pauvre comme le Christ. Car, aujourd’hui, tu choisis de t’ajuster à lui. Cher Frère, tu fais aujourd’hui le vœu de chasteté : Tu t’engages au célibat et ton cœur sera pour tous ! Sans préjuger, sans juger, sans attachement particulier, disponible à tous et à toutes, tout entier à chacun et à chacune. Tu témoigneras que Dieu met sa confiance en tout être sans faire de différence entre les humains. Finalement tu fais aujourd’hui vœu d’obéissance pour être libre : libre de servir et d’aimer comme le Christ. Nous prions pour toi et pour ta fidélité au service du Royaume de Dieu. Que cette célébration du jubilé rallume en toi et en chacun de nous l’élan missionnaire, a-t-il conclue.
Après
la célébration, un repas festif a été partagé par les convives accompagné des
poèmes et sketch de la part des frères novices et scolastiques sans oublier les
pas de danse folklorique entraînés par l’orchestre Yira Mirembe.
Rappelons que cette année jubilaire a été marquée par la création de la Moto TV, de la Radio Moto Beni, du Complexe scolaire Museke à Beni-Mupanda et l’ouverture de la communauté du Bon Pasteur à Beni-Mupanda. Le contexte de la covid-19 et de l’insécurité a limité bien d’autres initiatives d’ouverture missionnaire. Puisse Dieu continuer à bénir les efforts des missionnaires qui continue à inspirer l’Assomption d’aujourd’hui et de demain. Merci à vous tous, frères et sœurs (Religieux et Laïcs) pour votre disponibilité au service du Royaume.
[1] « La communauté
assomptionniste existe pour l’avènement du Royaume. L’esprit du Fondateur nous
pousse à faire nôtres les grandes causes de Dieu et de l’homme, nous porter là
où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu. Nous
avons à faire preuve d’audace, d’initiative et de désintéressement, dans la fidélité à l’enseignement et aux
orientations de l’Eglise. C’est notre manière de participer à sa vie et à sa
mission » (R.V. 4).
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