mercredi 4 septembre 2013

PRIE POUR NOUS: HOMMAGE A LA Sr. LOUISE, oa


Je suis encore ému pendant que j’écris ces quelques phrases. Et je pense que c’est normal que l’émotion nous emballe et nous bouleverse lorsque nous nous séparons physiquement des êtres chers, des êtres qui ont marqué notre vie. J’aurai bien voulu que ces mots ou ces écrits soient prononcés de vives voix, que ces écrits deviennent paroles et expriment l’amour qui nourrissait nos relations avec Louise. Mais, les circonstances, le temps et l’espace ne le permettront pas. Cela me demandera un acte de foi.
La mort de Louise m’amène à toucher à la finitude des êtres humains, ma propre finitude. Voilà, elle est morte ! Je suis resté bouche bée, désarmé, abasourdi, affaibli. Je me disais : donc rien à faire ! Et il semble qu’il est tout à fait plausible que les hommes et les femmes s’interrogent sur ce que nous réserve «demain». Il est aussi normal que les amies et amis de Louise, dont moi en particulier, s’inquiètent de la vie après aujourd’hui surtout après cet échec. Qu’adviendrait-il, mon Dieu ! Tout l’imaginaire s’écroule. Mon amie est morte ! Je l’ai vu il y a une année (juillet-août 2012) quand j’étais en vacances à Beni en République Démocratique du Congo. Nous avions passé toute une journée ensemble. On avait vraiment ri ! On se racontait les aventures de la mission, les souvenirs de l’Inter-noviciat à la Maison Lwanga (2003-2004), etc. Quelle histoire ? Nous sommes allé visiter les enfants orphelins à Païda ensemble. Que dire encore ? Personne ne pourrait prédire que c’était la dernière fois qu’on se regardait dans les yeux. C’est exact, j’ai gémi, pleuré sans pouvoir me consoler: cette histoire est triste…
Toutefois, les rêves – les vrais – sont parfois les derniers à mourir. Un souci du lendemain heureux nous est inhérent. Et c’est ce souci qui résonne en sourdine dans ces mots et cette voix de lamentation. C’est un souci qui s’inscrit dans un acte de foi, car personne ne pourrait prédire ce qui se passera demain comme si nous étions des prophètes. Demain nous échappera toujours. Ainsi, la mort de Louise nous signale et nous excite à tenir notre chemin d’espérance, qui fut réalisé par le Christ : né, mort et ressuscité.
Finalement rien ne m’empêche à croire à la vie, mais aussi à l’intercession de Louise pour nous auprès du Père. Sœur Louise, je t’en prie intercéder aussi pour le Congo, qui vit aujourd’hui les moments les plus décourageants de son histoire. Elle intercède encore pour la libération des otages qui sont restés sans nouvelles : je pense à Jean-Pierre, Anselme et Edmond. Sr. Louise, repose-toi en paix en compagnie de nos frères qui ont précédés : Magloire, Kanzalia et les autres. 

Fr. Gaston Mumbere, aa. en mission au Canada.

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